A peine la Libye « libérée » grâce aux avions de l’Otan, voilà que les juifs sionistes commencent à y piquer le nez.

Des activistes libyens se sont rassemblés devant le siège des journalistes arabes et étrangers pour protester contre le retour des juifs et la construction de synagogues en Libye, a rapporté le site en ligne qatari arabophone AlJazira.

Dans leur rassemblement, ils se sont offusqués contre le retour en Libye de David Djerbi, et qui sans tarder a entamé la reconstruction du temple juif dans la vieille ville et l’accusent d’avoir entretenu des liens avec le président libyen déchu Mouammar Kadhafi.

Des médias libyens ont fait état dernièrement de relations interrompues entre ce dernier et les juifs israéliens d’origine  libyenne.

Comme condition pour le retour en Libye, les activites ont insisté que les juifs d’origine libyenne devraient renoncer à la nationalité israélienne, et certifier qu’ils sont hostiles au sionisme et n’ont participé à aucune activité sioniste ayant trait à l’usurpation de la Palestine. Ils devraient aussi prouver qu’ils n’ont pas collaboré avec Kadhafi, et n’ont pas perçu des sommes d’argent de sa part. Ils devraient aussi soutenir le droit de retour des réfugiés palestiniens à leur terre.

S’exprimant pour le site d’AlJazira, un étudiant libyen de l’université d’AlAzhar, Abdel Razzak Karissa a indiqué que les libyens ont été choqués de voir ce juif, en allusion à Djerbi, en train de violer les lois en abattant les murs de la synagogue, sans permission préalable. Niant que les protestations sont l’expression d’un rejet de la religion juive, il a certifié qu’elles visent exclusivement à se prononcer contre les exactions illégales.

Selon le chercheur expert dans l’histoire des juifs libyens, Sleymane Souwayker, le fait de réclamer le retour des juifs provoque des problèmes considérables à la Libye.

«  D’autres communautés pourraient exiger de retourner, à l’instar des Fils d’Ali, et des Jawazi, qui ont été expulsés parce qu’ils s’étaient révoltés contre le régime ottoman et ses impôts », explique-t-il.

Selon lui, des visées économiques sont derrière cette revendication vu que les juifs ont quitté la Libye bien avant la découverte de pétrole, sans compter le fait que Kadhafi a instauré un régime socialiste, ce qui n’arrangeait pas leurs affaires commerciales.

«  Ils n’ont commencé à réclamer leur retour qu’après l’ouverture amorcée après le règlement de l’affaire de Lockerbie. Raphaël Fellah avait alors profité de la conjoncture politique, comme le fait actuellement Djerbi, pour exiger des privilèges aux juifs », explique-t-il.

Souwaykr rappelle que la Libye faisait partie au début du vingtième siècle des pays convoités pour  fonder " la partie nationale des Juifs ».

Dans les années 50 qui ont précédé l’indépendance, ajoute-t-il, la commission judéo-américaine située à Paris avait exigé que les Juifs puissent obtenir un statut privilégié.

«  Seuls ceux qui ont quitté le pays en 1967 peuvent obtenir que soient révisés leur droits et leur biens. Mais il ne faudrait indemniser que ceux qui ont prouvé qu’ils ont bel et bien quitté des biens et des propriétés », estime ce chercheur.

Selon lui, il ne faut pas confondre entre ces derniers et les juifs libyens qui ont été séduits par le projet sioniste et ont quitté la Libye.

Evoquant les ouvrages réalisés ces derniers temps et qui disent qu’un holocauste a été commis contre les juifs en Libye, Souwayker juge qu’ils ont créé une image faussée de l’histoire libyenne, et qui brossent des Libyens une image très négative pour ces juifs à qui on demande aujourd’hui de revenir  pour vivre pacifiquement avec ses habitants, après que leurs promesses se sont avérées illusoires ».

Et Souwayker de conclure en s’interrogeant : «  ces juifs auraient-ils payé les aventures des sionistes et voudraient les faire payer aux Libyens aussi ? »