Des photos de cette attaque ont été publiées sur les réseaux sociaux tunisiens. On y voit quelque dizaines d’hommes barbus qualifiés de "salafistes" par des internautes.
La faculté des lettres de Sousse (160 km au sud de Tunis) a été envahie samedi par près de 200 personnes violentes après l'interdiction faite à une étudiante portant le niqab de s'inscrire sur le campus où les forces de sécurité étaient massivement déployées, a indiqué l'agence officielle TAP.
Environ 200 personnes ont pénétré dans le hall de la faculté avec pour objectif de renvoyer le doyen, opposé au port du niqab dans son établissement, et auquel son administration avait recommandé de ne pas être présent samedi.
Les forces de sécurité étaient massivement déployées sur le campus, selon le correspondant de la TAP sur place.
Cet incident grave a semé la panique parmi les étudiants et leurs professeurs qui ont signé une pétition dénonçant ces actes ayant causé l'interruption des cours depuis quatre jours, a déclaré Moncef Ben Abdeljelil, doyen de la faculté à la TAP.
Les enseignants et le doyen ont également appelé le ministère de tutelle à maintenir le refus du niqab à l'université et à lutter contre toute forme de fanatisme religieux.
Vendredi, le doyen de la faculté de Sousse avait déclaré à l'AFP qu'il "fallait que les étudiants soient identifiables. Il faut que le visage soit découvert pour qu'on sache à qui on est en train de parler". "Le voile n'est pas un problème. C'est le niqab qui pose problème", a ajouté le doyen.
"Ceux qui me disent que la police (au sein de l'université) pourrait tout arranger. Je leur réponds, non. En tant que doyen je suis contre toute forme de police, dans un espace pédagogique", a insisté Ben Abdeljelil.
Sous le régime de l'ex-président Ben Ali, des policiers en civil opéraient dans les établissements scolaires pour veiller à en écarter toute tendance subversive et religieuse extrémiste.
A la rentrée universitaire cette faculté avait affiché une note interdisant le niqab.
Par ailleurs, une cinquantaine de femmes demandant l'interdiction du port du niqab ont manifesté en habits traditionnels tunisiens, samedi après-midi à
Tunis.