24-11-2024 07:01 PM Jerusalem Timing

Des salafistes tentent d’incendier la télévision Nessma (officiel)

Des salafistes tentent d’incendier la télévision Nessma (officiel)

Après la diffusion de Persepolis vendredi il y a eu des appels sur Facebook à brûler Nessma et à tuer les journalistes.

Quelque 300 salafistes ont tenté d'incendier dimanche le siège de la télévision privée Nessma à Tunis après la diffusion vendredi soir du film franco-iranien Persepolis et d'un débat sur l'intégrisme religieux, a-t-on appris auprès de la chaîne et du ministère de l'Intérieur.

"Trois cents personnes ont attaqué notre siège et tenté de l'incendier", a déclaré à l'AFP le président de Nessma Nebil Karoui, ajoutant que sa chaîne avait reçu des menaces de mort après la diffusion vendredi soir du film d'animation de Marjane Satrapi "Persepolis", qui décrit le régime iranien de l’Imam Khomeiny à travers les yeux d'une petite fille.

"Environ 200 salafistes, rejoints ensuite par une centaine d'autres personnes, se sont dirigées vers Nessma pour attaquer la chaîne. Les forces de l'ordre sont intervenues et ont dispersé les assaillants", a indiqué à l'AFP le porte-parole de l'Intérieur Hichem Meddeb, faisant état d'une centaine d'arrestations.

"Après la diffusion de Persepolis vendredi il y a eu des appels sur Facebook à brûler Nessma et à tuer les journalistes", a raconté Karoui.

"Nous sommes habitués aux menaces mais ce qui est grave c'est que cette fois-ci ils sont passés aux actes. Nessma est la chaîne moderniste du Maghreb, on ne se laissera pas intimider et nous continuerons à diffuser les films qu'on veut. On n'a pas chassé une dictature pour revenir à une autre", a-t-il déclaré. La diffusion de Persepolis en arabe dialectal tunisien était une première en Tunisie.
  

L'attaque des salafistes à Tunis intervient au lendemain de l'invasion par des hommes armés de la faculté de lettre de Sousse (sud), après le refus d'inscription d'une étudiante en niqab.