Un lobby bancaire agacé d’être la cible des anti-Wall Street.
Les manifestants anti-Wall Street qui occupaient lundi, pour le cinquième jour consécutif, une grande place de Washington, étaient bien décidés à continuer leur mouvement, malgré l'expiration de leur autorisation de rassemblement.
Le mouvement "Arrêtez la machine, créez un nouveau monde!", qui occupe avec d'autres associations la place de la Liberté entre le Capitole, la Maison Blanche et le département du Trésor, "invoque le 1er Amendement" qui garantit le droit à la libre expression, pour rester sur place, a indiqué un porte-parole.
"Nous avons déjà une autorisation, inscrite dans la Constitution. Et donc, on reste", a affirmé David Swanson, au milieu des quelques dizaines de tentes et de stands disséminés sur la place.
"Stop the Machine", à l'origine un mouvement de pacifistes contre les guerres en Afghanistan et en Irak, a commencé à organiser des manifestations il y a plusieurs mois et avait une autorisation de rassemblement qui expirait lundi.
Le National Park Service, organisme officiel qui gère l'espace où sont installés les manifestants, n'avait pu être joint lundi, jour férié aux Etats-Unis.
Un deuxième rassemblement, "Occupons DC", qui regroupe quelques dizaines de militants, plus jeunes, dans le sillage de "Occupons Wall Street" à New York, occupe une place à deux rues de la Maison Blanche et compte également rester.
Samedi, une manifestation dans le centre avait provoqué quelques heurts alors que les protestataires tentaient de rentrer de force dans le Musée de l'Air et de l'Espace. Une personne avait été interpellée.
USA: Arrestation d'une centaine d'indignés anti-Wall Street à Boston
Entre-temps à Boston (côte nord-est des Etats-Unis), la police a interpellé une centaine de personnes tôt mardi en dispersant une manifestation anti-Wall Street, a rapporté le quotidien The Boston Globe.
Quelque 200 policiers en tenue antiémeute ont cerné peu après minuit une place de Boston occupée par les protestataires, inspirés par le mouvement "Occupons Wall Street", leur demandant de se disperser. Devant le refus des manifestants, ils les ont alors traînés sur le sol, avant de les menotter et de les embarquer, a raconté le journal.
Toujours selon le Globe, les manifestants scandaient pendant ce temps "uni, le peuple ne sera jamais vaincu", "c'est une manifestation pacifique" et "le monde entier regarde".
La police de Boston n'a pu être jointe. Le même quotidien l'a néanmoins citée pour indiquer qu'un policier avait reçu un coup de poing au visage, mais que personne parmi les manifestants et les policiers n'avait été blessé.
Les manifestations d'indignation de ce genre se sont multipliées depuis trois semaines à travers le pays pour dénoncer la rapacité des milieux d'affaire et de la finance, jugée responsable de la crise économique, ainsi que la manière dont la bourse new-yorkaise de Wall Street interférerait avec la politique américaine.
Un lobby bancaire agacé d'être la cible des anti-Wall Street
Un lobby bancaire américain s'est dit lundi agacé d'être la cible à Chicago de manifestations des opposants à Wall Street.
L'Association des banquiers hypothécaires (MBA), une organisation de prêteurs immobiliers, a contesté dans un communiqué le bien-fondé de manifestations devant un centre de conférences où elle tient depuis dimanche et jusqu'à mercredi sa convention annuelle.
"Nous reconnaissons tous que notre secteur souffre d'un manque de confiance auprès des responsables politiques et de l'opinion publique et que certains au sein de notre secteur ont contribué aux événements qui ont provoqué la crise financière", a affirmé la MBA.
Mais "les professionnels du prêt immobilier qui se réunissent à Chicago cette semaine sont là pour parler de propriété immobilière durable et de l'accès à des prêts abordables pour des emprunteurs qui ont les moyens", a-t-elle ajouté.
"L'Amérique, c'est la liberté d'expression. Nous sommes inquiets, toutefois, de voir que les manifestants se concentrent sur ce qui ne marche pas dans notre pays, tandis qu'à l'occasion de cette conférence nous travaillons pour bâtir un système sûr et viable", a estimé la MBA.
Les manifestations protestent contre la cupidité du secteur financier et son influence dans le monde politique.