D’importantes forces de sécurité et des véhicules blindés quadrillaient samedi la Place du 1er mai en plein centre d’Alger, lieu de rendez-vous d’une marche de l’opposition prévue pour exprimer son ras-le-bol du système politi
D'importantes forces de sécurité et des véhicules blindés quadrillaient samedi la Place du 1er mai en plein centre d'Alger, lieu de rendez-vous d'une marche de l'opposition prévue pour exprimer son ras-le-bol du système politique.
Tout comme samedi dernier où une marche à l'appel de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) avait été bloquée, des cars avec des policiers casqués, munis de matraques et de boucliers, ainsi que des véhicules blindés ont pris position en plusieurs endroits du centre de la capitale.
La Place du 1er mai était entièrement bouclée et les forces de l'ordre étaient postées quasiment à chaque mètre, un dispositif similaire à celui qui attendait la semaine dernière les manifestants ayant répondu à l'appel de la CNCD.
"On s'attend que les Algériens soient nombreux pour dire à ce système (ndlr: le régime) qu'ils ont droit de marcher dans leur capitale", a déclaré samedi à l'AFP Khalil Moumène, membre de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), membre de la CNCD, sans vouloir s'avancer sur des chiffres de participation. Fodil Boumala, l'un des fondateurs de la Coordination, s'en est pris une nouvelle fois aux autorités.
« Il faut une rupture définitive avec ce régime incarné depuis 1999 par le pouvoir lui-même composé de forces militaro-civiles, parmi lesquelles le président Abdelaziz Bouteflika", a-t-il déclaré samedi à l'AFP.
"Le pouvoir doit partir dans ses deux expressions: militaire et civile qui est la plus corrompue", a-t-il affirmé à l'AFP, indiquant que la marche "d'aujourd'hui représente la continuité de l'action menée le 12 février.
Elle vise les mêmes objectifs: agir entre Algériens de toutes tendances confondues pour mettre fin à ce régime". Cette coalition de partis, de membres de la société civile et de syndicats autonomes a été créée le 21 janvier dans la foulée des émeutes meurtrières du début de l'année en Algérie qui ont fait 5 morts et plus de 800 blessés.
Les manifestants sont censés emprunter à partir de 11H00 (10H00 GMT) un parcours délimité jusqu'à la Place des Martyrs, soit environ quatre kilomètres plus loin. Les autorités n'ont "pas reçu" de demande formelle d'autorisation pour la marche, a affirmé vendredi à Madrid le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci.
Les manifestations dans la capitale sont interdites depuis 2001. Des affiches hostiles à la manifestation avec le slogan "Ne marche pas sur ma tranquillité et ma liberté" ont fleuri sur les murs d'Alger, vendredi soir, à la veille de cette marche.