19-05-2024 02:33 PM Jerusalem Timing

Film repésentant Dieu : la TV Nessma s’excuse

Film repésentant Dieu : la TV Nessma s’excuse

Le film qui a fait descendre des centaines de Tunisiens pratiquants dans les rues représentait Dieu comme un vieil homme barbu.

Nebil Karoui, le président de la chaîne pritée tunisienne Nessma qui a diffusé le film franco-iranien "Persepolis", a présenté mardi ses "excuses" pour une séquence du film jugée blasphématoire et qui a suscité des manifestations et des violences dimanche à Tunis.
  
"Je m'excuse. Je suis désolé pour tous les gens qui ont été dérangés par cette séquence, qui me heurte moi-même", a déclaré M. Karoui sur radio locale Monastir, en référence à une scène du film où Dieu est représenté comme un vieil homme barbu, ce que proscrit l'islam.
  
"Je considère qu'avoir diffusé cette séquence est une faute", a-t-il dit. "Nous n'avons jamais eu l'intention de porter atteinte aux valeurs du sacré", a-t-il ajouté.
  
Vous excusez-vous auprès des Tunisiens ? lui a demandé le journaliste de la radio. "Absolument", a répondu M. Karoui.
  
Le président de Nessma a cependant ajouté qu'il n'aurait "jamais imaginé que cela entraînerait un tel tollé".
   "Ce film a déjà été projeté intégralement dans plusieurs salles en Tunisie et n'a pas entraîné toute cette agitation", a-t-il relevé.
  
Après la diffusion vendredi soir en dialecte tunisien du film d'animation de Marjane Satrapi, qui raconte le régime de l’imam Khomeiny à travers les yeux d'une fillette, Nessma TV a été l'objet d'une tentative d'attaque dimanche.
  
Selon l’AFP, quelque 200 « salafistes » ont été dispersés avant d'avoir atteint les locaux de la chaîne à Tunis. Le film a toutefois provoqué l'indignation au-delà des cercles religieux et relancé le débat sensible sur l'identité arabo-musulmane de la Tunisie.
Un collectif de 143 avocats et citoyens tunisiens a également déposé plainte pour atteinte "aux valeurs religieuses et sacrées
 "Le gouvernement ne peut que condamner" la tentative d'attaque contre Nessma, a déclaré mardi le porte-parole du Premier ministère Moez Sinaoui. Mais "le gouvernement appelle au respect de la chose sacrée", a-t-il ajouté lors d'un point de presse.