Il est reproché à la Chine d’avoir pris du retard dans ses travaux sur South Pars.
L'Iran a "suspendu provisoirement" un contrat de 16 milliards de dollars avec la Chine pour le développement du champ gazier de North Pars, dans le Golfe, afin de concentrer les moyens sur le champ de South Pars, a annoncé mardi le PDG de la compagnie pétrolière publique Pars.
"La priorité est au développement des champs pétroliers et gaziers communs (avec d'autres pays), en particulier South Pars" que l'Iran partage avec le Qatar, a expliqué le PDG, Moussa Souri, cité par l'agence Mehr.
"L'Iran respecte tous ses contrats, mais les activités des Chinois à North Pars sont subordonnées à leur capacité à développer la phase 11 de South Pars", qui a pris du retard. "C'est pourquoi nous avons suspendu provisoirement le contrat pour le développement de North Pars avec les Chinois", a-t-il précisé.
La semaine dernière, M. Souri avait indiqué que la phase 11 de South Pars, un projet de 5 milliards de dollars signé en juin 2009 par la China National Petroleum Corporation (CNPC) et la National Iranian Oil Company (NIOC), n'en était qu'à 10% de son développement au lieu des 17% prévus parce que les Chinois n'avaient pas commencé leur part des travaux.
La phase 11 de South Pars doit en principe alimenter la première usine de gaz naturel liquéfié (LNG) que l'Iran est en train de construire sur les côtes du Golfe.
Les grands groupes pétroliers occidentaux qui opéraient à South Pars, en particulier le Français Total et l'Anglo-Néerlandais Shell, se sont progressivement retirés d'Iran entre 2007 et 2010, suite aux sanctions internationales prise contre Téhéran pour son programme nucléaire controversé.
En réponse à ces sanctions, l'Iran réalloué leurs projets à des sociétés iraniennes ou chinoises.
Depuis plusieurs semaines cependant, des responsables iraniens ont émis des critiques contre les entreprises chinoises, pour avoir accumulé les retards dans la mise en œuvre des quelque 40 milliards de dollars de projets pétroliers et gaziers que la Chine a signés avec Téhéran depuis 2006.
Selon des estimations d'experts occidentaux à Téhéran, la Chine n'aurait réellement investi jusqu'à présent que près de 3 milliards de dollars.