Marwane Barghouthi et Ahmad Saadat ne figureront pas parmi les 1.027 détenus palestiniens libérables en deux phases.
Le Hamas a révélé mardi avoir conclu un accord avec l’entité sioniste sous médiation égyptienne pour échanger un soldat israélien détenu à Gaza contre un millier de détenus palestiniens.
Les détenus seront libérés en deux phases
"Le Hamas et l’occupation ont abouti à la conclusion d'un accord en vertu duquel 1.027 Palestiniens, dont 27 femmes, de nos héroïques détenus seront libérés en deux phases", a déclaré le chef du Hamas en exil à Damas, Khaled Mechaal.
M. Mechaal, qui a salué l'Egypte pour son rôle dans cet accord qu'il a qualifié de "grande réalisation", a précisé que 450 détenus seront libérés "dans une semaine" et 550 autres "dans deux mois".
Un premier groupe de 450 détenus sera libéré avant Gilad Shalit, puis 550 autres quelques jours après le soldat israélien, a affirmé à l'AFP une source de l'Autorité palestinienne informée des détails par les autorités égyptiennes.
Pour sa part, une source de l'Autorité palestinienne informée des détails par les autorités égyptiennes a rapporté qu’un premier groupe de 450 détenus sera libéré avant le soldat israélien, puis 550 autres quelques jours après le soldat israélien.
Notons que des négociations indirectes se sont tenues entre une délégation du Hamas, conduite par Ahmad al-Jaabari, chef des Brigades Ezzedine al-Qassam, et des responsables israéliens, au siège des services de renseignements égyptiens, a-t-on indiqué de même source.
Le gouvernement israélien approuve l'accord : 26 pour et 3 contre
Le gouvernement israélien a approuvé dans la nuit de mardi à mercredi l’accord conclu avec le Hamas. Cet accord a été entériné à l'issue d'une séance de près de cinq heures par 26 ministres tandis que trois poids lourds du cabinet ont voté contre : Avigdor Lieberman (Affaires étrangères), Ouzi Landau (Infrastructures) et Moshé Yaalon (Affaires stratégiques).
Les plus hauts responsables de la sécurité israélienne, notamment le ministre de la guerre Ehud Barak, le chef d'état-major Benny Gantz et les patrons du Shin Beth (sécurité intérieure) et du Mossad (renseignement extérieur), Yoram Cohen et Tamir Pardo, ont tous soutenu l'accord avec le Hamas.
Netanyahu fait état de négociations difficiles
Le Premier ministre israélien a fait état mardi soir de "négociations difficiles" et indiqué avoir voulu profiter d'"une opportunité" en concluant cet accord.
"La décision a été dure (...) Je pense que nous sommes parvenus au meilleur accord possible", a-t-il souligné.
Il a également déclaré qu'en vertu de cet accord le soldat Gilad Shalit, pourrait regagner son foyer "dans quelques jours" et retrouver les siens "sain et sauf".
"Cet accord a été paraphé jeudi (dernier) et signé définitivement aujourd'hui (mardi)", a révélé Netanayhu.
Rappelons que le soldat israélien a été enlevé en juin 2006 par un commando de trois groupes de résistance palestinienne, dont la branche militaire du Hamas. Il est depuis détenu au secret.
« Israël » dément la libération du chef palestinien Marwane Barghouthi
« Israël » a démenti mardi soir que le dirigeant de la deuxième Intifada palestinienne Marwane Barghouthi serait libéré dans le cadre de cet accord.
"Marwane Barghouthi et Ahmad Saadat (ndlr: le secrétaire général du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) ne vont pas être libérés", a déclaré aux journalistes le chef du service de la sécurité intérieure Shin Beth, Yoram Cohen.
Selon lui, 203 détenus originaires de la Cisjordanie seront exilés vers d’autres pays, dont la Turquie. Alors que 131 seront expulsés vers la bande de Gaza.
Entre-temps, la deuxième chaine de télévision israélienne a rapporté que les hauts dirigeants du Hamas seront expatriés.
Arrêté en avril 2002 par l'armée d’occupation à Ramallah et condamné en juin 2004 à cinq peines de prison à vie par un tribunal israélien, pour implication directe dans quatre attaques anti-occupation, Marwane Barghouthi est fréquemment présenté comme un successeur possible du président palestinien Mahmoud Abbas.
Ahmad Saadat, condamné en 2008 à 30 ans de prison, est détenu à l'isolement depuis quatre ans.
Des centaines de Palestiniens incarcérés dans les geôles israéliennes --sur un total de plus de 6.000-- participent depuis le 27 septembre à une grève de la faim pour protester contre les mauvaises conditions de leur détention et l'isolement carcéral.