30-04-2025 02:45 PM Jerusalem Timing

France: l’Etat contraint une entreprise à licencier un ingénieur libanais

France: l’Etat contraint une entreprise à licencier un ingénieur libanais

Il avait auparavant refusé de lui accorder une autorisation de travail.

Une entreprise française a dû début octobre licencier un ingénieur libanais récemment embauché après le refus de l'Etat de lui accorder une autorisation de travail, en vertu d'une directive qui limite l'accès au marché du travail des étrangers ayant étudié en France.
  
Fraîchement diplômé de l'Université de Compiègne (nord), Amro, un Libanais de 25 ans, avait été embauché le 1er juin par le site d'Air Liquide Advanced Technologies près de Grenoble (centre-est).
  
Sa carte de séjour temporaire expirant le 4 octobre, il avait fait une demande d'autorisation de travail dès le mois de mai auprès des services compétents.
 
 Air Liquide a reçu une réponse négative le 3 octobre et a dû licencier son salarié le 4 au soir pour ne pas se retrouver dans l'illégalité, a indiqué l'entreprise.
  
L'antenne régionale de la direction générale du travail a souligné qu'il existait dans la région 396 demandeurs d'un emploi d'ingénieur de même profil pour seulement 90 offres, ce qui devrait permettre à Air Liquide d'embaucher un ingénieur français.
  
Cette décision a suscité l'émoi des syndicats qui ont rédigé une pétition, signée par 183 salariés du site, dénonçant une "décision inique de l'administration" qui "institue de fait une préférence nationale à l'embauche".
  
La direction d'Air Liquide a fait valoir "les compétences de ce jeune ingénieur", précisant que "le critère de nationalité n'est pas un critère de recrutement" dans l'entreprise. Elle a obtenu un rendez-vous avec la direction du travail mercredi.
  
Une circulaire du 31 mai 2011 dite "circulaire Guéant" - du nom du ministre de l'Intérieur Claude Guéant - restreint la possibilité de travailler en France pour les étudiants étrangers au terme de leur formation.
  
Elle suscite l'inquiétude des étudiants étrangers diplômés de Grandes Ecoles réputées dont plusieurs centaines ont manifesté jeudi devant l'université de La Sorbonne à Paris pour réclamer le retrait du texte.
  
Ils avaient obtenu des promesses d'embauche d'entreprises françaises mais n'ont pu prendre leur poste en raison de la circulaire.