C’est la première opération de libération palestinienne du genre.
Après des dizaines d’années d’enfermement dans les cachots israéliens, 477 détenus palestiniens, dont 315 condamnés à perpétuité, ont été accueillis en grande pompe dans la bande de Gaza, la Cisjordanie, et les territoires occupés en 1948.
Echangés avec le soldat israélien capturé depuis 5 années, leur majorité se rendra dans la Bande de Gaza. Alors qu’une dizaine d’entre eux retourneront dans les territoires de 1948. Quarante d'entre eux seront exilés via l’Egypte, vers la Turquie(10), vers le Qatar (15) et la Syrie (15). 27 femmes figurent parmi ces détenus, alors que neuf autres restent toujours en prison.
Liesse à Gaza et en Cisjordanie
Dans une liesse populaire rarement vue, pas moins de 200 milles Gazaouis, dont le chef du gouvernement Ismail Haniyeh, ont accueilli près de 300 des détenus libérés. Ils sont arrive en fin de la matinée de ce mardi.
Il en est de même en Cisjordanie, où un convoi de plusieurs autobus transportant des Palestiniens libérés s’est dirigé vers la ville de Ramallah, où les premiers détenus élargis ont été accueillis par le président Mahmoud Abbas.
Les détenus ont salué la foule avant de descendre des bus. Ils ont embrassé les personnes venues les accueillir, reçu des jets de pétales de fleurs et une décoration aux couleurs du drapeau palestinien.
Les détenus libérés et leur famille remercient la résistance
"Je ne peux pas exprimer mes sentiments, c'est le plus beau jour de notre vie", déclare Hamdiya al-Sinwar, soeur de Yehia Sinwar, un des chefs militaires du Hamas, qui avait pris place dans un des bus.
"Merci à la résistance et au Hamas", dit-elle, "ma mère rêvait de revoir Yehia, mais hélas elle est morte il y a sept ans".
Azmi Ferwana, père de Mohammad Ferwana, un des résistants palestiniens tombés en martyre lors de l'enlèvement du soldat israélien, est arrivé le premier au terminal.
"Je suis fier du martyre de mon fils dans l'opération et je considère tous les prisonniers libérés aujourd'hui comme mes fils", confie-t-il.
Pour Oum Ahmad al-Saïdi, dont un fils doit être libéré mardi tandis qu'un autre reste en détention, "la libération de nos fils prisonniers était un rêve lointain et inaccessible qui s'est réalisé par la main de la résistance".
"Mon fils Awad ne figure pas dans l'accord mais je suis heureuse et confiante dans le fait qu'il reviendra un jour prochain et sortira avec tous les prisonniers", ajoute-t-elle
Interviewés dans le bus du côté égyptien par les médias égyptiens, plusieurs des détenus libérés ont "remercié le Hamas et la résistance".
Certains brandissaient des Corans devant les caméras, d'autres parvenaient difficilement à ravaler leurs larmes et leur émotion.
Côté israélien: mobilisation policière et colère des colons
Plus de 1.000 policiers de l’occupation israélienne ont été déployés le long des itinéraires empruntés les convois, a rapporté la radio publique israélienne.
Six extrémistes israéliens qui tentaient de bloquer le convoi en s'allongeant sur la route pour dénoncer la libération des soi-disant "terroristes" ont été arrêtés, selon la radio de l’occupation.
Des représentants du consulat d'Egypte en "Israël" étaient présents au départ des convois pour s'assurer de l'identité des détenus qui doivent être relâchés dans le cadre d'un accord sans précédent sous médiation égyptienne entre l’entité sioniste et le Hamas.
Notons qu’un second groupe de 550 détenus doit être libéré dans deux mois, conformément à l'accord signé mardi dernier sous médiation égyptienne entre l’entité sioniste et le Hamas.