Leur principal est d’avoir soutenu un mouvement de contestation contre un régime au pouvoir depuis plus de deux siècles
Une vingtaine de médecins et membres du personnel d'un hôpital de Manama, accusés d'avoir soutenu le mouvement de contestation à Bahreïn et condamnés à de lourdes peines, ont comparu dimanche devant une cour d'appel, alors que les autorités avaient promis un nouveau procès.
Les autorités avaient annoncé le 5 octobre que le procureur général avait ordonné la tenue d'un nouveau procès devant des tribunaux civils pour ces opposants chiites, condamnés par un tribunal d'exception à des peines allant de 5 ans à 15 ans de prison pour leur soutien au mouvement de contestation.
Mais ils ont comparu dimanche devant une cour d'appel, a indiqué à l'AFP Nada Dhaif, une femme médecin condamnée à 15 ans de prison.
"Il s'agit d'un procès en appel et non d'un nouveau procès", a déclaré à l'AFP Joe Stork, un responsable de Human Rights Watch au Proche-Orient.
Le procureur général a décidé lors de cette audience de cesser les poursuites pour incitation "à la haine" et propagation de fausses nouvelles, mais maintenu les accusations "d'incitation au renversement du régime" et de "possession d'armes".
"Les charges les moins importantes ont été abandonnées et les accusations les plus sérieuses ont été maintenues", a déclaré le docteur Dhaif.
Les vingt médecins et membres du personnel de l'hôpital Salmaniya, le plus grand de Manama, avaient été condamnés le 28 septembre à des peines allant de 5 ans à 15 ans de prison après avoir été reconnus coupables d'avoir incité au "renversement par la force du régime" et aidé les contestataires.
Ce verdict a été critiqué par des organisations de défense des droits de l'Homme, les Etats-Unis, l'ONU et plusieurs pays occidentaux. Il a été qualifié de sévère et ces pays et organisations ont appelé à la libération de tous les prisonniers politiques à Bahreïn.
Le mouvement de protestation contre la dynastie des Al-Khalifa, au pouvoir depuis plus de deux siècles, et déclenché en février par les chiites, majoritaires dans le pays, a été violemment réprimé.