Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, réaffirme qu’il ne partirait "que par les urnes".
Le président yéménite Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, a déclaré lundi lors d'une conférence de presse qu'il ne partirait "que par les urnes".
Le président Saleh, qui dirige le Yémen depuis 1978, avait promis le 2 février de mener des réformes et de ne pas briguer un nouveau mandat lors de la prochaine élection présidentielle prévue en 2013, sans parvenir à calmer la rue.
Entre-temps, des milliers de personnes ont entamé lundi à Sanaa un sit-in pour exiger le départ du président Saleh, alors qu'un manifestant était tué par les forces de sécurité à Aden, portant à 12 le nombre de morts dans cette ville en moins d'une semaine.
Les manifestants, des étudiants mais également des députés de l'opposition et des militants, se sont massés sur une place devant l'Université de Sanaa, foyer de la contestation dans la capitale, qu'ils ont rebaptisée "place Tahrir" (place de la Liberté), en référence au soulèvement en Egypte.
"Le peuple veut la chute du régime" et "le peuple veut le changement", proclamaient les banderoles brandies par les manifestants.
Ce sit-in intervient au lendemain de la décision de l'opposition parlementaire de se joindre au mouvement de contestation du régime, mené jusqu'à présent principalement par des étudiants.
Et puis, au nord du pays, des dizaines de milliers de Houthistes ont participé lundi à Saada, à une manifestation demandant la chute du régime du président Saleh.
Pour leur part, les ulémas du Yémen ont prohibé le recours à la force contre les manifestants, dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion extraordinaire.
Les manifestations, qui se déroulent quotidiennement à Sanaa depuis une dizaine de jours, ont été violemment réprimées par des partisans du pouvoir
armés de gourdins, de pierres et d'armes blanches.