Frattini défend Kadhafi et somme l’UE à ne pas exporter son modèle en Libye.
L'Europe ne devrait pas chercher à exporter son modèle en Afrique du Nord, a estimé lundi matin le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini, tout en disant redouter une division de la Libye et l'instauration d'une république islamique sur place.
"Nous ne devrions pas donner la mauvaise impression que nous exportons notre démocratie. Nous devons aider et soutenir la réconciliation pacifique", a-t-il dit en marge d'une réunion avec ses homologues de l'UE à Bruxelles, "mais l'Europe ne devrait pas interférer".
La Libye a un "besoin urgent d'entamer un processus de réconciliation nationale, de réconciliation pacifique, de mettre un terme à la violence tout en défendant l'intégrité territoriale de la Libye", selon lui.
Une division de la Libye en deux "serait très dangereux. Nous, les Européens, sommes très inquiets de l'impact sur les flux migratoires, qui serait l'une des conséquences des turbulences" sur la rive sud de la Méditerranée, a prétendu Frattini.
Le pays est un point de passage privilégié de réseaux d'immigrants venus d'Afrique, du fait de ses 2.000 kilomètres de côtes et des 4.000 km de frontières qu'il partage avec ses six voisins africains.
L'Italie, avec son île de Lampedusa pas très éloignée des côtes libyennes, milite tout particulièrement en faveur d'une coopération avec la Libye.