Cette plainte vise notamment l’ancien chef du Pentagone Donald Rumsfeld.
Les avocats de Jose Padilla, symbole des excès de la "guerre contre le terrorisme", ont demandé mercredi à une cour d'appel américaine de déclarer recevable une plainte accusant d'anciens membres de l'administration Bush d'être responsables de la torture qu'il a subi.
Cette plainte, qui vise notamment l'ancien chef du Pentagone Donald Rumsfeld, avait été rejetée en première instance, a indiqué la défense de l'Américain, actuellement incarcéré dans une prison ultra-sécurisée du Colorado (ouest) après avoir été condamné pour ses liens avec des « terroristes ».
Les avocats de Padilla et sa mère, Estela Lebron, ont demandé à la Cour d'appel de Richmond (Virginie, est) de renverser ce jugement, qui avait retenu "l'immunité" pour les responsables du gouvernement.
L'avocat de Rumsfeld, David Rivkin, a déclaré à l'AFP que la demande de Padilla devait être rejetée en raison d'un "système de discipline militaire unique" créé par le Congrès américain qui "empêche (de retenir) la responsabilité des responsables militaires".
La cour d'appel rendra sa décision dans les mois qui viennent. "Nous ne nous arrêterons pas", a dit à l'AFP la mère de Jose Padilla. "Nous voulons que cela n'arrive plus à personne".
L'ACLU, organisation de défense des droits civiques, partie civile au procès, a dit mercredi dans un communiqué que Padilla avait été emprisonné sans inculpation pendant près de quatre ans et soumis à des "mauvais traitements".
L'organisation a cité l'obligation de rester pendant des heures dans des positions stressantes, la privation de sommeil, des coups et des menaces de torture et de mort.
"Les accusés ont sorti Jose Padilla d'une prison de droit commun et l'ont caché dans une prison militaire pour empêcher les tribunaux d'intervenir dans les choses horribles qu'ils lui faisaient subir", a affirmé Ben Wizner, un responsable de l'organisation.
A la fin des années 1990, Padilla était parti étudier en Egypte, où il s'est marié et a eu deux enfants, avant de gagner l'Afghanistan. Il a été arrêté à son retour aux Etats-Unis en mai 2002. Le gouvernement l’avait alors accusé de prévoir des attentats sur le sol américain.