Selon un général américain, l’armée pakistanaise pourrait être en train de collaborer avec les insurgés.
L'armée pakistanaise laisse des rebelles lancer des roquettes sur les troupes américaines qui se trouvent de l'autre côté de la frontière en Afghanistan et pourrait être en train de collaborer avec les insurgés, a affirmé jeudi un général américain.
"A certains endroits et de temps en temps on assiste à ce qui nous semble être une collaboration (...) ou, à tout le moins, à une ignorance délibérée des attaques à la roquette ou au mortier que mènent les rebelles et qui sont visibles depuis l'un des postes" militaires pakistanais, a déclaré à la presse le général Curtis Scaparrotti, commandant adjoint des forces de l'Otan déployées en Afghanistan.
Des membres du Frontier Corps pakistanais, qui sont recrutés au niveau local et ne sont pas aussi bien entraînés que ceux de l'armée régulière, tiennent les postes frontaliers, a ajouté lors d'une visioconférence le général, selon qui les attaques transfrontalières ont augmenté de manière significative, dans la province afghane de Paktika (est de l'Afghanistan), au cours des derniers mois.
Ces déclarations interviennent alors que les relations entre Washington et Islamabad, son allié-clé depuis fin 2001 dans sa guerre en Afghanistan contre les talibans, sont devenues houleuses au cours des derniers mois, notamment après qu'un commando américain héliporté a clandestinement tué Oussama Ben Laden le 2 mai au Pakistan.
"Nous avons parlé vraiment franchement avec nos homologues pakistanais", a indiqué le général, expliquant s'être rendu récemment au Pakistan pour y rencontrer ses homologues et se disant confiant dans le fait que des échanges réguliers pouvaient de nouveau avoir lieu le long de la frontière.
Il y a un an, les communications via radio n'étaient pas inhabituelles entre les forces de l'Otan et les membres du Frontier Corps des deux côtés de la frontière, tout comme ne l'étaient pas des rencontres trimestrielles entre officiers des deux camps, a souligné le général américain.
"Vers le mois de mai de cette année après le raid contre Ben Laden, ces communications de routine n'ont plus été possibles dans la plupart des cas", a ajouté le général Scaparrotti.
Les Etats-Unis ont appelé le 21 octobre dernier le Pakistan à prendre "dans les jours ou les semaines" à venir des "mesures fortes" pour éradiquer les refuges de rebelles talibans afghans sur son territoire, et les pousser à faire la paix avec le gouvernement de Kaboul.