Elle a critiqué la rencontre de l’ambassadeur américain Gerald Fitzgerald avec Le président Saleh estimant que cet acte se contredit avec le soutien des Etats-Unis au peuples, à la liberté et la justice.

Dans une interview au quotidien libanais as-Safir, le prix Noble pour la paix, Tawakol Karmen a dénoncé la politique des Etats-Unis à l’égard des révolutions populaires qui ont lieu au MO !

Elle a vilipendé la rencontre de  l'ambassadeur américain à Sanaa Gerald Fitzgerald avec Le président Saleh estimant que cet acte se contredit avec le soutien des Etats-Unis au peuples, à la liberté et la justice».

Elle a affirmé  avoir informé le Département d'Etat américaine que les  jeunes de la révolution protestent cette visite.

«Nous attendons  de la part de l'administration de retirer ou d'expulser l'ambassadeur yéménite en signe de protestation contre les meurtres commis par le régime de Saleh et non pas de lui rendre visite, a-t-elle ajouté.

Selon Kerman, l'administration américaine a assuré que « cela ne se répétera et qu’elle  allait entendre  prochainement une position américaine répondant aux aspirations du peuple yéménite».

Toujours selon asSafir, Karmen a demandé aux Américains: « Combien de temps va durer le régime de Saleh, deux mois ou quatre mois? », souligna que le pari sur Saleh est un pari qui n’a pas de sens, car c’est nous l’avenir et donc tout  retard pour nous reconnaître nuit aux  intérêts américains».

Karmen n’a pas hésité à démystifier Al-Qaïda, estimant que cette organisation a été créée par le régime de Saleh . 

« Or, depuis le début de la révolution, les opérations de cette organisation ont  baissé. Et donc, le  principal facteur de dissuasion de l'idéologie d'al -Qaïda n'est pas une opération militaire ici ou là, mais une révolution populaire civile » a-t-elle précisé.

Son message est que «le seul facteur capable de battre le terrorisme et de s’opposer à Al- Qaïda est la révolution des jeunes et le peuple yéménite ... L'idéologie Qaïda disparaît face à la liberté d'expression dans le monde arabe ».

Kerman a indiqué qu’elle a exigé deux choses  de la part de  l'administration U. S: en premier le gel des actifs de Saleh et de sa famille, et d'autre part la saisine du CPI pour juger Saleh.

Accordant peu d’importance au prix Nobel pour la paix, Karmen a affirmé que ce qui lui importe c’est la valeur morale de la Révolution du Yémen, refusant  de parler d'opposition ou de pro-Nord ou de pro- Sud : «nous parlons de la légitimité d'un révolutionnaire», quand à la création d’un Etat, la  transition est assurée  par le Conseil présidentiel et le Conseil national , «Nous sommes sur le point de compléter le processus, et l'annoncer prochainement» a-t-elle expliqué.

Kerman a souligné que «le peuple du Yémen est déterminé à conduire jusqu’au bout sa révolution pacifique, et Saleh cherche à faire plonger  le pays dans une guerre civile mais cela ne se réalisera pas, la communauté arabe et internationale est confrontée à une  réelle responsabilité, elle doit s’aligner au côté des  valeurs et exigences du peuple yéménite».

Interrogée sur la montée des courants islamistes, Kerman a répondu : «rien n’est plus dangereux pour les pays arabes que la dictature et la tyrannie, quand le peuple se  libère, il est  en mesure de vaincre n'importe quel despote».

Et de conclure, le sourire aux lèvres : « j’ai hâte de retourner à la place Tahrir  pour construire le Yémen, réaliser mon rêve de construire mon pays comme il faut»,  ajoutant « les gens ne reculerons pas, ils sont  déterminés à libération. Nous sommes l'avenir, peu importe combien de temps cela prendra, mais je suis sûre que le temps ne sera pas long, j’ai confiance en  la volonté de notre peuple pour le changement ».