La jeune accusée avait affirmé que son acte était idéologique et qu’elle voulait exposer au grand jour la politique de l’armée israélienne dans les Territoires palestiniens.
Un tribunal de « Tel-Aviv » a condamné jeudi une Israélienne de 24 ans à quatre ans et demi de prison pour espionnage et divulgation de documents militaires secrets au quotidien israélien Haaretz.
Anat Kam, dont la peine est assortie de 18 mois de prison avec sursis, a 45 jours pour faire appel, selon le jugement.
La jeune Israélienne avait été reconnue coupable en février d'avoir divulgué à un journaliste des informations militaires classées secrètes, alors qu'elle effectuait son service militaire.
La cour avait en revanche abandonné l'accusation beaucoup plus grave d'espionnage en vue de porter atteinte à la sécurité de l'Etat.
A la suite d'un accord entre ses avocats et le bureau du procureur, la jeune femme, assignée à résidence depuis décembre 2009, avait admis avoir "pris illégalement possession de documents classifiés et les avoir divulgués".
Selon l'accusation, Anat Kam a profité de ses fonctions de secrétaire du général Yaïr Naveh, alors chef de la région militaire centrale --qui couvre la Cisjordanie occupée-- pour s'emparer de 2.000 documents entre 2005 et 2007.
Avec ces documents, le journaliste avait publié une série d'articles sur les méthodes controversées de l'armée d’occupation.
L'un d'eux indiquait que les soldats avaient reçu pour directive de mener des assassinats ciblés contre des membres du mouvement palestinien Jihad islamique, alors qu'il aurait été possible de les arrêter, en contradiction avec un arrêt de la Cour suprême.
Le journaliste, Uri Blau, aurait bénéficié d'une immunité judiciaire après avoir remis les documents classifiés.
Kam avait affirmé que son acte était idéologique et qu'elle voulait exposer au grand jour la politique de l'armée dans les Territoires palestiniens.
La juge Nurit Ahituv a affirmé dimanche que la façon dont Mme Kam avait copié 2.085 documents, les avait ramenés chez elle et en avait fait passé plus de 1.500 au journal, prouvait qu'il ne s'agissait pas d'un acte impulsif.
Parmi les 1.500 documents, 150 étaient classés "top secret" et 330 "secret", a indiqué la juge.