"La neige? Quelle neige? Je dois m’occuper de mon pays", ont écrit des manifestants à l’entrée de leur campement à New York.
Les sympathisants du mouvement "Occupy Wall Street" ont affronté samedi avec détermination la première tempête de neige qui s'est abattue de manière prématurée sur leur campement situé à deux pas de la Bourse de New York.
"La neige? Quelle neige? Je dois m'occuper de mon pays", ont écrit des manifestants à l'entrée de leur campement établi depuis le 17 septembre sur le square Zuccotti à Manhattan balayé par des rafales de vent glacial.
Comme l'avaient annoncé les météorologues, New York essuyait samedi sa première tempête de neige de la saison, un événement historique puisque la Grosse Pomme n'avait pas connu de neige en octobre depuis 135 ans.
Pluie, neige fondue puis flocons se sont abattus sur le campement du square Zuccotti qui prenait samedi après-midi l'allure d'une mer multicolore avec des dizaines de tentes tendues les unes à côté des autres pour éviter que les courants d'air ne s'infiltrent dans ces habitations de fortune.
"Nous allons saler. Et il y a des gens qui nous informent sur la manière d'affronter le froid dans un campement", explique à l'AFP Brian Majdanik, un manifestant de 27 ans qui a rejoint le mouvement il y a deux semaines.
En principe, les tentes sont interdites dans les parcs new-yorkais et la police a lancé plusieurs avertissements à l'adresse des campeurs. Mais avec l'arrivée du froid, et maintenant de la neige, les militants ont maintenu leurs
tentes comptant sur la bienveillance du propriétaire privé du square.
"Le maire Michael Bloomberg a dit hier que tant que le propriétaire du parc ne se plaignait pas des tentes, il n'y avait pas de problèmes", explique Brian Majdanik emmitouflé dans une grosse parka, des gants et un bonnet.
Entre les tentes, de l'eau court et les campeurs tentent de colmater les brèches dans le sol avec des bâches de plastique. Sous la grande tente qui fait office de cuisine, on distribue de la soupe et des boissons chaudes.
A cinq cents mètres de là, sur la place devant l'hôtel de ville de New York, une petite centaine de militants pour la défense des droits des sans-papiers, défient également la neige sous la surveillance de la
police.
"En ce jour de froid, Occupy Wall Street a besoin de notre soutien", confie à l'AFP Charles Jenkins, représentant du syndicat du transport public de New
York.
"Ce n'est pas le nombre qui est important, c'est notre engagement. Et même si j'étais seul, je parlerai en fonction au nom des millions de chômeurs et de travailleurs sous-payés dans ce pays".
Les militants d'"Occupons Wall Street" sont installés depuis le 17 septembre dans un square du quartier financier de Wall Street pour dénoncer les excès du monde de la finance et les inégalités croissantes.
Washington : une centaine manifestent sous une pluie glacée
Une centaine de militants anti-Wall Street ont manifesté samedi à Washington sous une pluie glacée transformée en neige, devant le département du Trésor, puis la Maison Blanche, pour réclamer une taxe pour les grandes banques.
Les sympathisants proches du mouvement Occupy DC (Occupons Washington) qui campent depuis plusieurs semaine dans la capitale fédérale américaine sont partis vers 14H00 (18H00 GMT) d'un campement improvisé à deux pas de la Maison Blanche et du Trésor, a constaté l'AFP.
"Robin des Bois avait raison, taxons les riches", ont-il scandé en faisant allusion à la taxe sur les grandes banques que leur mouvement espèrent obtenir.
Selon Matthew Kavanagh, qui se présente comme l'un des membres du comité d'action, "les dirigeants mondiaux, les pays du G20, sont en train de réfléchir aux moyens de s'entendre sur une taxe sur les transactions financières".
Les militants espèrent que cette journée d'action "aux Etats-Unis et dans le monde" aura un impact sur les décisions des dirigeants mondiaux.
Des manifestants anti Wall Street arrêtés à Denver
Vingt manifestants ayant participé aux protestations des dernières semaines contre Wall Street ont été arrêtés samedi
par la police de Denver (Colorado, centre ouest) après avoir refusé de démonter les tentes qu'ils y avaient installées, a rapporté le journal local.
Selon le Denver Post de dimanche, la police a vaporisé du poivre et tiré des projectiles au poivre sur les manifestants regroupés sur l'esplanade du centre des congrès de la ville et sur les marches du Capitole de l'Etat du
Colorado, où siège le parlement local.
Au cours du week-end, quelques manifestants dénonçant également le monde de la finance ont aussi été interpellés à Nashville, dans le Tennessee, selon la presse. Mais un juge a refusé de les mettre en détention, invoquant la liberté
de parole inscrite dans la Constitution. Tous ont été remis en liberté.