16-11-2024 02:49 AM Jerusalem Timing

USA: les attaques de drones au Pakistan sont peu efficaces

USA: les attaques de drones au Pakistan sont peu efficaces

Selon le Washington Post, 118 attaques ont été perpétrées en 2010, sans pour antant élever le nombre des tués dans le rang des chefs de l’insurrection talibane.

Les drones de la CIA ont tué au moins 581 militants islamistes au Pakistan l'an dernier, mais seulement deux étaient suffisamment importants pour figurer sur une liste des terroristes les plus recherchés, selon le Washington Post de lundi.
  
Malgré l'augmentation spectaculaire des attaques de drones Predator menées sous l'administration Obama, le nombre de chefs insurgés tués dans ces attaques a diminué ou a à peine augmenté, selon le quotidien, qui s'appuie sur "des données gouvernementales et des sources indépendantes".
  
Ce résultat "soulève des interrogations sur les buts et les paramètres de cette campagne" qui, l'an dernier, s'est traduite par le nombre record de 118 frappes d'un coût de plus d'un million de dollars chacune.
  
La CIA, la centrale de renseignement américaine, abat de plus en plus "de simples fantassins", selon un responsable pakistanais cité par le journal, qui a ajouté que le sujet avait été abordé à Washington avec le président pakistanais Asif Ali Zardari.
  
Selon ce responsable, dont le quotidien ne cite pas le nom, le Pakistan a instamment demandé aux Américains de "trouver de meilleures cibles, d'être plus parcimonieux (dans leurs attaques) et plus réfléchis".
  
Des experts interrogés par le Washington Post soulignent que le programme d'attaques de drones, qui a commencé par des frappes intermittentes visant à éliminer des dirigeants d'Al-Qaïda, s'est transformé en une campagne prenant pour cibles des combattants de base.
  
Selon Peter Bergen, de la New America Foundation, 94% des victimes de ces attaques sont en effet des combattants de base. "Il est difficile de justifier en quoi cette cohorte (...) constitue une menace pour les Etats-Unis", souligne-t-il dans les colonnes du quotidien, estimant par ailleurs qu'il y a "peu d'intérêt porté à cette question du point de vue des droits de l'homme".