La tension est récemment montée d’un cran dans les discussions entre Moscou et Washington autour du bouclier antimissile que les Etats-Unis souhaitent implanter en Europe.
Le refus des Etats-Unis de garantir juridiquement que leur bouclier antimissile ne sera pas dirigé contre la Russie prouve qu'ils ne sont pas "tout à fait sincères", a estimé lundi à Moscou le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
"Tout cela diverge avec les ententes enregistrées lors des sommets russo-américains dans le cadre du Conseil Russie-Otan, notamment du sommet de l'année dernière à Lisbonne", a déclaré M.Lavrov devant les journalistes à l'issue des négociations avec son homologue biélorusse Sergueï Martynov.
Le ministre a souligné que la situation était "sérieuse" et que lors des prochains contacts du présidents russe avec son homologue américain, d'une part, et les présidents des principaux pays de l'Otan, d'autre part, ce problème serait nécessairement soulevé.
"Il est grands temps de prendre des décisions définitives concernant les démarches ultérieures", a conclu le chef de la diplomatie russe.
La tension est récemment montée d'un cran dans les discussions entre Moscou et Washington autour du bouclier antimissile que les Etats-Unis souhaitent implanter en Europe.
Les Etats-Unis envisagent de déployer en Europe, de 2015 à 2020, une troisième zone de positionnement de leur système de défense antimissile. Moscou s'oppose à ce projet, considérant que la mise en place d'un bouclier antimissile à proximité de ses frontières menace son potentiel stratégique.
Les hauts responsables américains ont déclaré à plusieurs reprises qu'ils souhaitaient que la Russie participe à la mise en place d'un bouclier antimissile en Europe. Tout en affirmant que le futur système de défense antimissile en Europe ne sera pas dirigé contre le potentiel stratégique russe, Washington refuse de signer un accord contraignant à ce sujet.
L'idée d'engager une coopération en vue de créer un bouclier antimissile européen, formulée en novembre 2010 lors du sommet Russie-Otan à Lisbonne, est restée lettre morte.