Un des assassins avait fait poser ses soldats devant les cadavres des victimes et coupé puis conservé leurs doigts et os en guise de trophées.
Un groupe de soldats américains, accusés d'avoir exécuté, par jeu, trois civils afghans en 2010, était "hors de contrôle" lors de ses méfaits, a lancé lundi le procureur au procès du meneur présumé de la bande devant une cour martiale aux Etats-Unis.
Dans ses remarques préliminaires, le procureur militaire Dan Mazzone a assuré que le sergent Calvin Gibbs avait tiré une telle fierté de ces exécutions qu'il aurait fait poser ses soldats devant les cadavres des victimes
et coupé puis conservé leurs doigts et os en guise de trophées.
Au cours de ce procès, a poursuivi M. Mazzone, "vous allez voir que cette section (était) hors de contrôle".
Selon l'accusation, le sergent Gibbs, 26 ans, était le meneur d'un groupe de cinq soldats qui auraient élaboré pour s'amuser des "scénarios" pour exécuter des civils afghans début 2010 dans la province de Kandahar (sud).
Au cours de l'audience de lundi, le sergent Gibbs, en uniforme d'apparat, est resté de marbre.
Le procureur a expliqué à la cour que la défense allait dépeindre Gibbs et son équipe en "enfants de choeur et anges. Et bien, les enfants de choeur et les anges ne commettent pas de tels crimes".
Le procès s'est ouvert vendredi et devrait durer une semaine, durant laquelle une trentaine de témoins devraient se succéder, dont trois membres de la bande, prêts à témoigner contre le sergent Gibbs.
Accusé d'assassinats, d'agressions, de menaces, de "comportement préjudiciable au bon ordre et la discipline", Gibbs encourt la réclusion criminelle à perpétuité sans possibilité de libération sur parole.
Vendredi, ses avocats avaient plaidé non coupable de 16 chefs d'accusation.
Sur les cinq soldats, trois ont déjà plaidé coupable et été condamnés à des peines allant de 3 à 24 ans de prison. Le cinquième, Michael Wagnon, est dans l'attente de son procès.