La chute continue, l’Europe est malade!
Les Bourses européennes ouvraient en net repli jeudi, après leur rebond de la veille, la crise s'accentuant en Europe en raison des incertitudes sur le référendum grec et de l'aggravation de la situation de l'Italie à quelques heures de l'ouverture du G20 à Cannes.
Dans les tout premiers échanges, la Bourse de Paris accusait un recul de
2,54%, Francfort de 2,18%, Madrid de 1,8%, Londres de 1,17% et Milan de 2,54%.
La Bourse de Tokyo était fermée jeudi en raison d'un jour férié au Japon.
Les Bourses européennes et celle de New York s'étaient ressaisies mercredi,
portées par une chasse aux bonnes affaires et de bons chiffres américains sur
les créations d'emplois dans le secteur privé en octobre.
Mais la gravité de la situation en Europe a repris le dessus jeudi matin.
Invité à s'expliquer à Cannes sur le référendum-surprise annoncé lundi, le
Premier ministre grec Georges Papandréou a indiqué mercredi soir qu'il devrait
avoir lieu le 4 décembre. Il a souligné que l'enjeu serait "clairement"
l'appartenance ou non de la Grèce à la zone euro, précisant que la question qui
sera posée n'était pas encore définie.
Le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela
Merkel ont sommé de leur côté la Grèce de respecter ses engagements en
appliquant le plan d'aide décidé la semaine dernière à Bruxelles, et de lever
toute incertitude sur le référendum. Faute de quoi, Athènes se verrait refuser
l'aide financière promise par les Européens et le Fonds monétaire
international, ont-ils averti.
Cette aide de huit milliards d'euros, dont le principe a été acté par les
Européens, mais toujours pas par le FMI, est indispensable à la Grèce pour lui
éviter la faillite en décembre.
Ajoutant à la confusion, des dissensions au sein du parti socialiste au
pouvoir ont remis en question le scénario d'un vote au parlement suivi d'un
référendum..
Deux députées de la majorité socialiste grecque ont annoncé qu'elle ne
voteront pas vendredi la confiance au gouvernement grec, qui perd ainsi sa
majorité au parlement, réduite à 150 voix sur 300, a indiqué la télévision
publique Net.
Le gouvernement de Georges Papandréou peut encore théoriquement emporter ce
vote, en fonction du nombre des députés qui participeront au srutin, mais sa
survie apparait désormais improbable. Les dissidentes protestent contre le
projet de référendum sur le plan européen d'aide à l'euro réclamé par M.
Papandréou, également contesté par cinq ministres.
Le ministre des Finances grec Evangélos Vénizélos s'est déclaré jeudi
opposé au référendum, estimant que l'appartenance de la Grèce à l'euro étant
"une conquête historique du peuple grec qui ne peut pas être mise en question".
Un autre ténor du gouvernement grec, le ministre du Développement Michalis
Chryssohoïdis, a lui aussi publiquement affiché son opposition au référendum,
et ce alors qu'aura lieu vendredi au Parlement grec un vote de confiance sur la
politique menée par le Premier ministre.
En parallèle, les finances de l'Italie continuent à se détériorer. Jeudi
matin, les taux d'intérêt à long terme (obligations du Trésor à 10 ans) de la
péninsule ont atteint un record à 6,402%, avant de se replier à 6,319%, signe
de la méfiance persistante des marchés envers ce pays qui fait face à une dette
importante.
Le gouvernement italien a adopté mercredi soir de nouvelles mesures
anti-crise lors d'un conseil des ministres extraordinaire destiné à rassurer
ses partenaires européens et mondiaux alors que commence à Cannes (sud de la
France) jeudi le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement des vingt
principaux pays riches et émergents de la planète.