Selon plusieurs instituts occidentaux, ces drones ont fait de 1.700 à 2.400 morts environ depuis 2004, dont plusieurs centaines de civils.
La CIA a discrètement modifié les règles concernant les attaques de drones au Pakistan afin de limiter leur impact sur les relations entre Washington et Islamabad, rapporte vendredi le Wall Street Journal (WSJ).
Ces changements donnent au département d'Etat une place plus importante dans le processus de décision, prévoient d'alerter davantage les dirigeants pakistanais dans certains cas, voire de suspendre des attaques pendant les visite de responsables pakistanais aux Etats-Unis, indique le quotidien américain.
La CIA, la puissante agence de renseignements américaine, garderait toutefois la main mise sur les opérations, selon de hauts responsables américains cités par le quotidien.
"C'est n'est pas comme s'ils arrachaient à la CIA les clefs de la voiture", a expliqué l'un de ces responsables. "C'est juste qu'il y a plus de monde dans la voiture maintenant".
Selon le WSJ, la réflexion sur l'utilisation des drones a été déclenchée par une frappe menée le 17 mars dernier, qui avait fait plus de 30 morts, dont des civils, deux jours après la remise en liberté au Pakistan d'un Américain travaillant pour la CIA.
Les tensions entre Washington et Islamabad ont, dans la foulée connu un nouvel accès de crispation avec l'élimination début mai par un commando américain du chef d'Al-Qaïda Oussama Ben Laden au Pakistan au nez et à la barbe des autorités pakistanaises.
Lancée en 2004, la campagne de tirs de drones américains sur les zones tribales frontalières de l'Afghanistan s'est intensifiée ces trois dernières années, avec plus de 220 attaques depuis août 2008, d'après les autorités locales.
Islamabad estime que les drones ont fait sur cette période plus de 1.700 morts, en grande majorité des combattants islamistes. Selon plusieurs instituts occidentaux, ils ont fait de 1.700 à 2.400 morts environ depuis 2004, dont plusieurs centaines de civils.