Se voulant les représentants du peuple syrien, ils ont essayé de les empêcher de se rendre à la Ligue arabe.Signe qu’ils ne peuvent accepter aucune opposition!
Plusieurs dizaines de manifestants syriens appartenant à l’opposition du Conseil nationale syrien, appelés les opposants de l’exil ont empêché mercredi au Caire une délégation d'opposants syriens non issus de leur organisation, d'accéder au siège de la Ligue arabe où ils devaient être reçus avant une réunion samedi sur la Syrie.
Les manifestants ont lancé des œufs sur la délégation, sans faire de blessé, et un seul de ses membres a pu entrer, a constaté un correspondant de l'AFP.
La délégation de 6 personnes comprenait entre autre Hassan Abdel Azim, chef du Comité national de coordination pour le changement démocratique, des nationalistes arabes et kurdes, des marxistes et des indépendants comme Michel Kilo, et Haitham Manaa, un ancien détenu politique exilé en France.
Ils militent pour le départ de M. Assad mais n'appartiennent au CNS. Dans un entretien avec le quotidien libanais AlAKhbar, Manaa avait accusé ce conseil d'être le club de Washington, " un instrument utilisé par l'administratin américaine pour déstabiliser la Syrie vu qu'elle est un allié de l'Iran".
L'un des manifestants, Moumen Kwayfati, un opposant syrien basé au Caire, a qualifié les opposants pris pour cibles de "traîtres achetés par le régime", leur reprochant de ne pas demander le gel de l'adhésion de la Syrie à l'institution panarabe ni la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne. Ces mesures sont notamment réclamées par le Conseil national syrien (CNS), une coalition qui regroupe la majorité des courants de l'opposition au régime du président Bachar al-Assad.
Ghassan al-Najjar, membre du CNS, a condamné cette attaque, affirmant dans un communiqué que les manifestants, qui appartiennent au Comité national de coordination, ne "représentent ni la société ni la rue syrienne".
De son côté, Nabil al-Arabi, le secrétaire général de la Ligue arabe, a dit "regretter cette attaque", lors d'une conférence de presse à l'issue de sa rencontre avec M. Abdel Azim.
De son côté, M. Abdel Azim a affirmé avoir demandé à la Ligue arabe d'envoyer des observateurs arabes et étrangers pour évaluer la situation sur le terrain, tout en insistant sur le fait qu'il s'opposait à l'entrée de toute force militaire en Syrie.
Le CNS, soutenu par l’Occident, a annoncé mardi avoir lancé une campagne auprès des pays arabes pour réclamer des mesures sévères contre la Syrie.
Une délégation du CNS, qui demande à être reconnu comme "représentant légitime du peuple syrien et de la révolution", doit se rendre au siège de la Ligue arabe où des réunions ministérielles sont prévues sur la Syrie les 11 et 12 novembre.