Le vicaire de Tripoli dit entre autre qu’il faut tout ce qui est dit dans les médias occidentaux sur la répression de la révolution libyenne n’est pas exacts.
Les manifestations en cours en Libye contre le président Mouammar Kadhafi traduisent "une révolte générationnelle", a estimé mardi le vicaire apostolique de Tripoli, lequel a signalé que certaines informations véhiculées par les médias internationaux sont inexactes.
"Même si la situation économique de la Libye n'est pas parmi les pires, les jeunes sont à la recherche d'un espoir pour le futur", explique Giovanni Innocenzo Martinelli, joint par téléphone dans la capitale libyenne, cité par l'agence religieuse Misna.
"Ce matin, je me suis rendu de notre quartier, Dahara, à celui de Gurgi pour la sainte messe, et je n'ai pas remarqué de désordres particuliers ou des contestations", a déclaré le prélat, soulignant la difficulté de vérifier la multitude d'informations données ces dernières heures par les médias internationaux.
"Beaucoup de choses dites sont inexactes, comme par exemple les informations selon lesquelles la cathédrale et l'aéroport auraient été bombardés, ce qui pour moi n'est absolument pas avéré", a-t-il indiqué.
"Il y a eu des mesures de répression contre les manifestants, mais il faut dire aussi que les contestations ont été très vives", a-t-il poursuivi.
Les diverses communautés religieuses présentes dans le pays "se portent bien, mais elles ont traversé des moments difficiles, connu de grands chocs avec un nombre élevé de blessés et des scènes dramatiques liées aux désordres des derniers jours", a-t-il conclu.
Par ailleurs, l'agence Misna cite également des religieuses missionnaires présentes à Benghazi.
"Nous allons bien, nous continuons notre travail bien que la situation en ville ne soit pas claire, et ce n'est pas clair non plus qui contrôle réellement la ville", a raconté à Misna Soeur Elisabetta, missionnaire des Sœurs de charité de l'Immaculée Conception.
"La police et l'armée ont disparu, chacun pense à sa propre sécurité en gardant sa maison, son magasin, son quartier", a-t-elle précisé.
"Je ne connais pas avec exactitude le nombre de blessés ni celui des victimes, mais nous savons qu'ils sont nombreux", a indiqué la religieuse, qui travaille elle-même dans un service d'obstétrique.
"Rien ne nous laissait présager ce qui s'est passé", a-t-elle ajouté, tout en réfutant le recours à des moyens aériens pour réprimer les manifestations.
"La journée, les commerces sont ouverts (...) mais à la tombée de la nuit les rues se vident et nous restons tous enfermés à la maison dans l'attente de nouvelles".