Plusieurs grands journaux américains ont affiché leur compassion avec les manifestants libyens, en appelant les Occidentaux à des actions efficaces. Il n’en a été de même avec Ben Ali et Moubarak
Le Wall Street Journal (WSJ) a appelé mardi les pays occidentaux à armer les manifestants libyens afin de renverser le régime du colonel Kadhafi, tandis que le Washington Post suggérait de déférer les dirigeants de Tripoli devant la justice internationale.
Sous le titre "Libérer la Libye", le quotidien des affaires accuse Mouammar Kadhafi "d'assassiner son propre peuple, comme il l'a fait si souvent pendant son règne obscurantiste de 42 ans".
"Les Etats-Unis et l'Europe doivent faire beaucoup plus pour aider le peuple libyen à mettre un terme à la dictature de Kadhafi", ajoute le WSJ, qui préconise de menacer l'armée de l'air libyenne de bombarder ses bases aériennes si elle continue à réprimer les manifestations.
"On ne doit pas non plus exclure d'armer les manifestants", plaide le journal, pour qui "le pire serait d'encourager les contestataires sans leur donner les moyens de l'emporter".
Rappelant les différents attentats anti-américains attribués au régime libyen depuis les années 1980, le quotidien affirme que le colonel Kadhafi "a plus de sang américain sur les mains que quiconque, à part Oussama ben Laden".
Le Washington Post estime de son côté que la répression en cours en Libye "exige non seulement une condamnation mais aussi des actes de la part du reste du monde".
Dénonçant "des crimes contre l'humanité", le quotidien de la capitale estime que les Etats-Unis doivent "appeler publiquement à un changement de régime" à Tripoli.
Européens et Américains doivent avertir le régime libyen que "s'il parvient à se maintenir par la violence, il sera confronté à des sanctions étendues, y compris contre son industrie pétrolière".
"Qu'ils parviennent ou non à se maintenir au pouvoir, les Kadhafi (père et fils) doivent être traduits en justice pour l'effusion de sang qu'ils ont provoquée", exige le journal. "Les régimes arabes autoritaires et les dictatures du monde entier doivent savoir qu'ils ne peuvent massacrer leurs peuples en toute impunité".