24-11-2024 01:30 AM Jerusalem Timing

Libye: Kadhafi menace les manifestants armés de la "peine de mort"

Libye: Kadhafi menace les manifestants armés de la

c’est la première allocution de Kadhafi depuis l’éclatement des manifestations qui réclament son départ. Il est au pouvoir depuis 1969.

Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, dont le régime est confronté à une révolte populaire sans précédent, a menacé mardi les manifestants armés de "la peine de mort" et appelé l'armée et la police à reprendre la situation en main, dans un discours retransmis à la télévision.
  
"Rendez vos armes immédiatement, sinon il y aura des boucheries", a-t-il lancé.
   Le colonel Kadhafi, drapé dans une tunique marron, a terminé son discours d'une heure vingt vers 17H10 GMT.
  
Malgré les témoignages évoquant une répression meurtrière, le colonel Kadhafi a affirmé: "Nous n'avons pas encore fait usage de la force". Mais "si la situation dégénère, nous l'utiliserons conformément aux lois internationales et à la Constitution libyenne".
   "Le peuple libyen est avec moi", a-t-il dit, en appelant ses partisans à manifester à partir de mercredi.
  
Le "Guide", qui tenait à la main son Livre vert, recueil de ses pensées publié dans les années 1970 et qui sert de Constitution au pays, a également affirmé qu'il se "battra jusqu'à la dernière goutte de (son) sang".
   "Mouammar Kadhafi n'a pas de poste officiel pour qu'il en démissionne. Mouammar Kadhafi est le chef de la révolution, synonyme de sacrifices jusqu'à la fin des jours. C'est mon pays, celui de mes parents et des ancêtres", a-t-il affirmé, dans un discours enflammé, en parlant de lui à la troisième personne.
  
Le colonel Kadhafi est arrivé au pouvoir après avoir renversé le 1er septembre 1969 le roi Idriss.
  
En 1977, il avait proclamé la "Jamahiriya" -qu'il définit comme un "Etat des masses" qui gouvernent par le biais de comités populaires élus- s'attribuant le seul titre de "Guide de la révolution".
  

Il a menacé les "rebelles" d'une riposte "similaire à Tiananmen (en Chine) et Falloudjah ( en Irak)" et de "purger la Libye maison par maison".
  
Falloudjah avait été rasée en 2004 par deux assauts de l'armée américaine contre la rébellion. L'intervention de l'armée chinoise contre la population civile de Pékin sur la place Tiananmen, dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, s'était soldée par des centaines, voire plus d'un millier de morts.
  

"Tous les jeunes doivent créer demain les comités de défense de la révolution: ils protègeront les routes, les ponts, les aéroports", a-t-il dit.  
  
"Tout le monde doit prendre le contrôle de la rue, le peuple libyen doit prendre le contrôle de la Libye, nous allons leur montrer ce qu'est une révolution populaire", a-t-il ajouté, en lisant un texte dans un discours parfois ponctué de silences et de bégaiements.
  
"Capturez les rats", a-t-il lancé, en faisant référence aux manifestants anti-régime.
  
"Aucun fou ne pourra couper notre pays en morceaux", a encore dit le colonel Kadhafi, qui s'exprimait devant sa maison bombardée en avril 1986 par les Américains et laissée depuis en l'état.
  
La Libye est touchée depuis le 15 janvier par un mouvement de contestation sans précédent, qui est violemment réprimé.
  

Lundi matin, la Fédération internationale des Ligues de droits de l'Homme (FIDH) avait avancé le chiffre de "300 à 400" morts dans le pays, HRW avait annoncé un bilan d'au moins 233 morts depuis le début du mouvement.
  
Une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU consacrée aux violences en Libye a commencé mardi à New York, l'ambassadeur d'Allemagne Peter Wittig appelant à une action "rapide et claire".