Une proportion comparable envisage "la possibilité d’une nouvelle crise bancaire" au Royaume-Uni l’année prochaine.
Plus des deux tiers des patrons de grandes entreprises britanniques estiment que la crise de la zone euro représente une menace majeure pour l'économie de leur pays, rejoignant ainsi l'opinion du gouvernement sur l'impact de cette crise sur le Royaume-Uni.
Selon un sondage publié dimanche, à la veille de la conférence annuelle de la confédération patronale britannique (CBI), 70% des chefs d'entreprises cotées à la Bourse de Londres considèrent la crise des dettes souveraines chez leurs voisins européens comme "le principal facteur susceptible d'affecter l'économie britannique en 2012".
Une proportion comparable (67%) envisage "la possibilité d'une nouvelle crise bancaire" au Royaume-Uni l'année prochaine.
Et 70% également pensent que les perspectives économiques du pays se sont dégradées depuis le mois d'août, en raison notamment de l'impact sur les exportations de la crise de la zone euro, avec laquelle le Royaume-Uni effectue près de la moitié de ses échanges.
Malgré ce climat anxiogène, 82% des patrons interrogés pensent que le gouvernement a raison de s'en tenir à son plan draconien de réduction des déficits malgré les risques accrus sur la croissance.
Ce sondage a été effectué auprès de 122 dirigeants parmi les 350 plus grosses entreprises de la Bourse de Londres.
Pour le directeur de la CBI John Cridland, les grandes entreprises "sont en train de revoir leurs plans d'investissement et d'embauche", alors que le chômage vient déjà d'atteindre un pic depuis 17 ans (8,3%) et de battre un record absolu chez les 16-24 ans.
Dans un communiqué, il a souligné la nécessité pour le gouvernement "de mettre en place une stratégie crédible pour la croissance, avec des idées nouvelles", au moment où certains experts évoquent la possibilité d'un retour du pays dans la récession.
Selon le même sondage, 80% des chefs d'entreprises pensent que le Premier ministre conservateur David Cameron devrait privilégier en priorité les investissements dans de grands projets d'infrastructure.
M. Cameron, comme son ministre des Finances George Osborne, a critiqué à plusieurs reprises le manque d'efficacité des dirigeants européens pour résoudre la crise, en estimant que celle-ci avait "un effet réfrigérant sur l'économie du Royaume-Uni".