25-11-2024 09:41 PM Jerusalem Timing

Egypte: La révolution se poursuit, les élections lundi

Egypte: La révolution se poursuit, les élections lundi

L’armée s’excuse pour les morts dans les affrontements, et estime que partir du pouvoir serait "trahir le peuple".

Pour la sixième nuit consécutive, les heurts se sont poursuivis au Caire, où des dizaines de milliers de manifestants hostiles au Conseil suprême des forces armées (CSFA) réclament toujours que l'armée rende le pouvoir aux civils.

Dans le centre du Caire, les affrontements violents se sont poursuivis en début de soirée dans la rue Mohamed Mahmoud qui relie la place Tahrir au ministère de l'Intérieur.

Des coups de feu ont éclaté près du ministère de l'Intérieur. Des témoins ont affirmé qu'il y avait eu des morts.

La police anti-émeute, derrière des barricades, tirait également des grenailles et du gaz lacrymogène sur les manifestants, qui brandissaient d'imposants drapeaux égyptiens, tandis que des ambulances allaient et venaient pour transporter de nombreux blessés.

 

Les heurts se sont arrêtés vers minuit après un accord entre les protestataires et les policiers, qui ont autorisé les manifestants à rester sur la place.

Le bilan s'élève à 39 tués, dont trois médecins

Dans un hôpital improvisé sur la place, au milieu des sirènes hurlantes des ambulances qui tentent de se frayer un passage, un médecin parle de quatre morts dans la journée de mercredi, deux tués par balles, deux autres victimes d'asphyxie.
Le Dr Tareq Salem ajoute que, depuis le week-end dernier, trois médecins volontaires ont payé leur engagement de leur vie.


Depuis le début des protestations, samedi, le bilan s'élève à 39 tués, selon un nouveau décompte établi par Reuters.

L'armée s'excuse pour les morts 
  
Suite à ces affrontements qui constituent la plus grave crise pour le pouvoir militaire, l'armée égyptienne a présenté jeudi des "excuses" pour les morts survenues dans les violents affrontements entre manifestants hostiles au pouvoir militaire et forces de l'ordre.

Le Conseil suprême des forces armées, dans un communiqué publié sur sa page Facebook, "exprime ses regrets et présente ses profondes excuses pour la mort   en martyrs d'enfants loyaux de l'Egypte durant les récents événements de la place Tahrir".

Les forces de l'ordre sont accusées par des militants et des médecins de viser les manifestants aux yeux avec des tirs de balles en caoutchouc.

L'usage massif de gaz lacrymogènes est également mis en cause dans des décès par asphyxie. Des décès par tirs de balles réelles ont également été signalés par des médecins.
 

L’Imam d’Al-Azhar appelle la police à ne pas tirer sur les manifestants

Dans une prise de position d'une fermeté inédite, le grand imam d'Al-Azhar, plus haute institution de l'islam qui siège au Caire, a appelé la police à ne pas tirer sur les manifestants et l'armée à éviter les affrontements "au sein d'un même peuple".

 

Egypte: l'armée estime que partir du pouvoir serait "trahir le peuple"
  
De hauts responsables militaires égyptiens ont récusé jeudi les demandes des manifestants de voir l'armée abandonner immédiatement le pouvoir, estimant que cela reviendrait à "trahir le peuple".
 
"Le peuple nous a confié une mission et si nous y renonçons maintenant cela voudrait dire que nous trahissons le peuple", a déclaré lors d'une conférence de presse le général Moukhtar el-Moullah.

"Notre but n'est pas de quitter le pouvoir ou de rester au pouvoir, mais c'est de mettre en application notre engagement vis-à-vis du peuple", a ajouté ce membre du Conseil suprême des forces armées.

Les élections législatives lundi

Dans ce climat de violences, le CSFA a confirmé que les premières élections législatives depuis le départ de M. Moubarak se tiendraient bien à partir de lundi, comme la déjà assuré mardi le chef du conseil militaire, le maréchal Hussein Tantaoui.

Or, mercredi en fin de soirée, le ministre de l'Intérieur avait proposé aux militaires, de reporter la première phase des élections législatives.