Des oulémas de Qatif ont appelé l’Etat à former une commission d’enquête pour dévoiler les circonstances de la mort de quatre martyrs et exiger de la discipline de la part des forces de l’ordre.
La dynastie sunnite des Saoud, au pouvoir en Arabie saoudite, devrait quitter le pouvoir, a estimé vendredi un influent religieux conservateur iranien, avertissant que le roi Abdallah pourrait connaître le même sort que l'ex-président égyptien Hosni Moubarak.
Vous devriez abandonner le pouvoir et le laisser au peuple. Ils mettront en place un gouvernement du peuple", a déclaré l'ayatollah Ahmad Jannati lors de la prière du vendredi à l'université de Téhéran.
"Les Saoud devraient se réveiller". Le roi Abdallah "va connaître le même sort que le pharaon égyptien (Hosni Moubarak) et celui des hommes forts de la Libye et de la Tunisie (...) Vous devriez faire attention", a-t-il dit, alors que les fidèles réunis devant lui lançaient "Mort aux Saoud".
Le ministre saoudien des Affaires étrangères Saoud al-Fayçal a accusé mercredi l'Iran de continuer à "s'ingérer dans les affaires internes des pays de la région
Sur le terrain, deux Saoudiens sont tombés en martyr jeudi lors de manifestations populaires pacifiques à Qatif, à l’Est de l’Arabie Saoudite. Selon des sources de droits de l’homme rapportées par la chaine de télévision AlAlam, les forces de l’ordre ont ouvert le feu sur les manifestants dans la rue Sawra (révolution) dans la ville. Deux jeunes saoudiens, l’un originaire de Shouweyka (20ans) et l’autre originaire d’Awamiya (26 ans) ont été tués.
« Les événements survenus dans la circonscription de Qatif au cours de cette semaine attisent les tensions surtout à l’approche des jours de l’Achoura (le décès de l’imam Hussein et de sa famille) », ont ajouté les mêmes sources.
Selon des témoins sur place, des hommes religieux et des milliers de personnes ont participé aux funérailles des deux martyrs, alors que des activistes politiques ont assuré que les manifestations à Qatif étaient pacifiques et visaient à réclamer des droits légitimes, mais les autorités ont violemment réprimé les protestataires, faisant au total 4 martyrs.
S’exprimant à la chaine de télévision iranienne AlAlam, un activiste politique sous le couvert de l’anonymat a rapporté que des francs-tireurs étaient déployés sur les toits des bâtiments pour cibler les manifestants, ajoutant que deux des quatre martyrs ont été atteint à la tête.
D’autres personnes, grièvement blessées par les tirs des forces de l’ordre, sont toujours à l’hôpital, et dans un état critique.
« Des manifestations quotidiennes sont organisées dans les villes d’Awamiya, de Qatif et des autres régions de l’Est du pays pour dénoncer les actes barbares commis par les forces sécuritaires contre les innocents. Les manifestants réclament des sanctions à l’encontre des criminels qui ont tué les citoyens », a-t-il ajouté.
De leur côté, des oulémas de Qatif ont appelé l’Etat à former une commission d’enquête pour dévoiler les circonstances de la mort de quatre martyrs et exiger de la discipline de la part des forces de l’ordre.
« La revendication des droits et la fin de la discrimination confessionnelle sont des droits légitimes pour tout peuple et ils doivent être réalisés en paix », ont assuré ces oulémas, rejetant le recours à la force et l’effusion du sang.
Par ailleurs, un tribunal saoudien a condamné 17 activistes, académiciens et avocats à 30 ans de prison sous prétexte qu’ils incitaient à la division.