Si le gouvernement s’oppose au financement du TSL
Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, s'est dit prêt à démissionner si son gouvernement refuse de financer le tribunal spécial pour le Liban (TSL) chargé de juger les assassins de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri.
"Je ne peux pas imaginer être le Premier ministre d'un gouvernement sous lequel le Liban ne respecterait pas ses engagements et serait isolé sur la scène internationale", a déclaré jeudi soir M. Mikati à une télévision locale.
Interrogé sur une possible démission de sa part sur cette question, le Premier ministre a répondu: "Tout simplement, en démissionnant je protègerais le Liban s'il devait ne pas verser sa part du financement".
"Si le gouvernement décide de ne pas payer ce qu'il doit au tribunal, le Liban sera la cible de sanctions", a-t-il également averti.
La pression internationale s'est accentuée ces derniers mois sur le Premier ministre pour que Beyrouth honore ses engagements financiers vis-à-vis du Tribunal spécial du Liban (TSL), une instance créée par l'ONU, sans le consentement du président libanais, et qui a inculpé quatre membres du Hezbollah. Aucun n'a été arrêté.
Le Hezbollah, qui conteste la légitimité du TSL et l’accuse d’être politisé refuse que le Liban paie sa part dans le financement du TSL et réclame la fin de la coopération avec cette instance.
La part du Liban pour 2011 s'élève à 35 millions de dollars (25,2 millions d'euros), soit 49% du budget du TSL. Le gouvernement avait jusqu'à fin octobre pour effectuer les versements.
Le Premier ministre a récemment déclaré qu'il poursuivait ses efforts afin que soit prise "la bonne décision concernant le versement des fonds dans les délais".
Le nouveau président du tribunal, David Baragwanath, a effectué cette semaine une visite au Liban, où il s'est entretenu avec M. Mikati, ainsi qu'avec le président Michel Sleimane et le chef de la diplomatie Adnan Mansour.
Selon un responsable gouvernemental libanais parlant sous couvert de l'anonymat à l'AFP, M. Baragwanath a clairement appelé les dirigeants libanais à respecter leurs engagements avant que le dossier ne soit "transféré" devant le Conseil de sécurité de l'ONU.
Dans son dernier discours, le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah s’est demandé pourquoi il est permis aux Etats-Unis de suspendre leur part de financement de l’Unesco, pour avoir admis parmi ses rangs l’état palestinien, et donc de ne plus honorer leurs engagements, alors qu’il n’est pas permis aux Liban de faire de mémé, sachant que les visées du TSL sont avérées réellement douteuses ?