25-11-2024 09:32 PM Jerusalem Timing

Egypte: Ganzouri nommé Premier ministre, rejeté par les manifestants

Egypte: Ganzouri nommé Premier ministre, rejeté par les manifestants

Le nouveau Premier ministre a affirmé espérer former son gouvernement de salut national "avant la fin de la semaine prochaine", appelant à attribuer des portefeuilles à des jeunes.

Des dizaines de milliers d'Egyptiens se sont rassemblés vendredi au Caire pour réclamer à nouveau le départ du pouvoir militaire, qui a nommé comme Premier ministre Kamal el-Ganzouri, 78 ans, un ancien chef de gouvernement sous Hosni Moubarak rejeté par les manifestants.

Cette manifestation dite "de la dernière chance" s'est déroulée sans violences, après plusieurs jours marqués par de graves affrontements au Caire et dans d'autres villes, qui ont fait officiellement 41 morts et plus de 3.000 blessés.

Ganzouri, Premier ministre de 1996 à 1999, a souligné son "expérience dans le domaine du pouvoir" et a assuré qu'il disposerait de prérogatives "dépassant de loin" celles de ses prédécesseurs.

Confronté à la plus grave crise depuis la chute de Moubarak en février, il a déclaré qu'il ne présenterait pas son équipe gouvernementale avant le début du scrutin législatif, qui doit s'ouvrir lundi, dans un climat tendu.

Cet économiste formé aux Etats-Unis succède à Essam Charaf, nommé en mars et dont le gouvernement a jeté l'éponge face à l'ampleur de la crise.

 

Ganzouri, ancien fidèle de Hosni Moubarak, a été immédiatement rejeté par les manifestants de la place Tahrir


Des centaines de manifestants ont bloqué dès vendredi soir l'entrée du siège du gouvernement pour empêcher Ganzouri d'y pénétrer, et s'apprêtaient à camper sur place.
"Dégage!", "Ganzouri est un feloul (vestige)", "Révolution!" scandaient les manifestants.

Plusieurs mouvements de jeunes ont présenté une liste de cinq noms pour le remplacer, parmi lesquels celui de Mohamed ElBaradei, ancien chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et prix Nobel de la Paix, qui s'est joint vendredi à la foule sur la place Tahrir.

Le grand imam de l'institution théologique renommée d'Al-Azhar, cheikh Ahmed el-Tayyeb, a fait savoir par un représentant aux manifestants qu'il soutenait et priait pour leur "victoire". Une prise de position contre le pouvoir rare de la part d'une institution dont le grand imam est nommé par le chef de l'Etat.

Les manifestants scandaient "Maréchal, réveille-toi, c'est ton dernier jour!", faisant allusion au maréchal Hussein Tantaoui, chef de l'armée et à ce titre dirigeant de fait du pays.

A Washington, la Maison Blanche a plaidé pour un "transfert complet de pouvoir à un gouvernement civil" et un retour "dès que possible" à une gouvernance civile en Egypte.

L'Union européenne a condamné la violence "excessive" des forces de l'ordre égyptiennes au cours des derniers jours, et a appelé l'armée à un transfert "rapide" du pouvoir à une autorité civile.

Ganzouri a quant à lui rappelé la promesse du maréchal Tantaoui de ne pas s'éterniser au pouvoir.