Ecoles fermées, hôpitaux et services municipaux ralentis…
Ecoles fermées, hôpitaux et services municipaux ralentis: les salariés du public étaient en grève mercredi au Royaume-Uni, un mouvement que les syndicats espéraient transformer en véritable démonstration de force contre un gouvernement intraitable sur sa réforme des retraites.
D'après les organisateurs, deux millions de personnes se joindront à cette action dans tout le Royaume-Uni, un pays peu habitué aux grands mouvements sociaux et toujours très sourcilleux sur les retombées négatives pour les usagers.
L'opposition travailliste, elle, a pris ses distances avec le mouvement.
Un millier de manifestations étaient également prévues dans la journée.
Les premiers effets de la grève se sont fait sentir dès le début de la matinée, de nombreuses familles ayant dû garder leurs enfants à la maison, les trois quarts des écoles étant touchés.
Le gouvernement a d'ailleurs appelé à la bienveillance les chefs d'entreprises leur demandant d'accepter les enfants de leurs salariés au bureau.
Des piquets de grève ont fait leur apparition de bonne heure devant les bâtiments publics, notamment les hôpitaux où souvent seuls les soins d'urgence étaient assurés. Les services municipaux tournaient eux aussi au ralenti, faute de personnel, comme les tribunaux.
Le gouvernement, qui assure que la réforme des retraites est incontournable du fait de l'allongement de l'espérance de vie et du nécessaire équilibre avec le secteur privé, a sévèrement critiqué ce mouvement qui va coûter selon lui plus de 500 millions de livres (583 millions d'euros) à une économie britannique déjà mal en point.
Dans le cadre de son plan de rigueur, il prévoit de repousser l'âge de départ à la retraite dans le secteur public à 66 ans en 2020 - contre 60 ans pour la plupart actuellement - et d'augmenter les cotisations.
La pilule a d'autant plus de mal à passer qu'il vient d'annoncer un gel des salaires des fonctionnaires jusqu'en 2013, qui s'ajoute aux 710.000 suppressions de postes d'ici 2017 dans la fonction publique.
"Ce gouvernement prend plein d'argent aux plus pauvres", mais "il ne touche ni aux bonus, ni aux banques", se plaint Russel Challinor, 49 ans, qui participe au piquet de grève devant un bâtiment du conseil municipal de Camden, dans le centre de Londres.
Devant l'hôpital d'University College, une centaine de personnes sont installées à l'entrée avec des pancartes proclamant: "retraites: bas les pattes".
Dans la rue, voitures et bus saluent en actionnant leurs avertisseurs les grévistes qui leur répondent par des applaudissements.
D'après un récent sondage, 41% des Britanniques sont favorables à ce mouvement.