Des milliers de manifestants pro-islamistes,avaient convergé samedi matin devant le siège de l’Assemblée constituante à Tunis, une "contre-manifestation" organisée pour répondre aux sit-inneurs.
Les policiers tunisiens ont dispersé samedi à coup de gaz lacrymogènes des manifestants pro-islamistes après de violentes échauffourées devant le siège de l'Assemblée constituante à Tunis, a-t-on appris de sources concordantes.
"Les islamistes nous ont attaqués et ont jeté des pierres, la police a tiré des gaz lacrymogènes", a indiqué à l'AFP Ines Ben Othman, une représentante des "sit-inneurs", un groupe de centaines de protestataires qui ont installé un campement depuis mercredi devant le siège de l'Assemblée.
"Le sit-in continue, on reste. Mais les agresseurs nous provoquent, ils sont restés et nous attendent à tous les coins de rue", a-t-elle ajouté.
"Un groupe de sympathisants salafistes ont jeté des pierres" sur les sit-inneurs, et "la police les a dispersés", a confirmé à l'AFP Hichem Meddeb, le porte-parole du ministère de l'Intérieur. "Le calme est revenu", a-t-il ajouté.
Des milliers de manifestants pro-islamistes, dont des salafistes, avaient convergé samedi matin devant le siège de l'Assemblée constituante à Tunis, une "contre-manifestation" organisée pour répondre aux sit-inneurs.
Ces derniers, qui regroupent des chômeurs, des enseignants, des militants de gauche, réclament "liberté, travail et dignité".
Les deux camps se sont fait face toute la journée dans une ambiance tendue, et les incidents ont éclaté en début de soirée.
Par ailleurs des incidents séparés se sont produits dans le centre de Tunis, avenue Bourguiba, après la défenestration d'une jeune fille de 19 ans, morte sur le coup après être tombée du 4e étage d'un hôtel, selon Meddeb. Un jeune Tunisien en possession du sac et des objets personnels de la victime a été arrêté peu après, mais la rumeur a couru que des Libyens étaient responsables du crime, a-t-il indiqué.
"Des gens s'en sont pris à un groupe de Libyens, parce qu'un incident similaire (une défenestration) impliquant des Libyens s'était déjà produit à Tunis" à la fin de l'été, a-t-il expliqué.
Les foyers de tension se multiplient depuis quelques semaines en Tunisie, confrontée à un chômage endémique, à la crise économique et à la montée des extrémistes, le tout sur fond de vacance du pouvoir. Un mois et demi après les élections du 23 octobre, remportées par les islamistes, le gouvernement n'a pas été constitué.