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CIA: la malédiction de Beyrouth (1ère partie)

CIA: la malédiction de Beyrouth (1ère partie)

A deux reprises si ce n’est trois, la CIA a subi des revers graves au Liban : en 1983-1984, et en 2011.

C’est à Beyrouth que cette agence qui en fait en sa guise dans le monde, tuant des dirigeants, renversant les régimes, changeant les cours des scrutins électoraux, a subi à deux reprises ou plus ses revers les plus  graves.

 

Quoiqu’elle est capable de causer des dommages énormes ici et là, et malgré ses développements, la CIA est capable de commettre des comportements naïfs et stupides qui exposent ses fondements au danger» a déclaré le proviseur de la faculté des études du Proche-Orient de l’université San Francesco, Steven Zions.
Il ne s’agit pas d’un avis mais d’un constat soutenu par des faits historiques.

 

Fondée en 1947, par des hommes qui se sont initiés aux arts de la guerre secrète dans le bureau des services stratégiques ( Office of Stategics services)(OSS), qui consistaient en des groupes commandos, chargés de liquider les nazis et de bombarder les ponts durant la seconde guerre mondiale, la CIA fut conçue selon Zions pour perpétrer des actions «  meilleures, plus perfectionnées, et plus complexes », et pour être « un brouillard qui plane au-dessus des pays pris pour cible ».

A ses débuts, la mission de cette agence consistait à collecter des informations. Les  liquidations n’étant ni un moyen ni un but, du moins comme cela est écrit dans son règlement connu sous l’appellation «  le code de la sécurité nationale ».

Actuellement cette agence compte deux sortes d’activités: «  La gestion des opérations », est chargée des actions sur le terrain dont : collecter des informations, diriger des opérations secrètes, en changeant par exemple le cours du scrutin électoral  dans un pays, renverser des gouvernements, et perpétrer des assassinats mystérieux.

La deuxième activité qui lui est attribuée est «  la gestion des renseignements »,  confiée à des scientifiques, experts, analystes, et psychologues, qui se doivent tous d’analyser les informations dans le siège central de l’agence situé en Virginie.
Dès le début, la relations entre ces deux sections a été conflictuelle, caractérisée par les échanges d’accusation d’avoir commis des erreurs.

 

La CIA: au service des sociétés aussi

Dans son livre intitulé «  A la recherche des ennemis », il est décrit par l’ancien responsable de la CIA, John Stockwell (qui a dirigé l’aventure catastrophique en Angola dans les années soixante-dix, lorsque Washington s’ingéra dans sa guerre civile), ce qu’il a vu en Afrique, ou il était agent : « c’était un travail d’ingérence et non d’informations. La CIA a été une arme aux mains de présidents américains pour combattre les Soviétiques, en finançant des mercenaires, des terroristes et des fauteurs de trouble ».
Il qualifie le travail de l’agence américaine qu’il a quittée en 1976 comme étant «  une action illégitime, qui vise à entraver le cours naturel des choses, voire même démocratique dans les pays tierces » et ce pour l’intérêt «  des sociétés liées au Congrès ou à l’Administration » américaine.
Il ajoute : «  c’est pour cela que la mission des renseignements à Washington consiste à s’assurer que les Américains ne sachent pas ce que leurs dirigeants font». Et Stockwell de conclure que la CIA «  est devenu un nid de corruption moral arrogant, frappé en profondeur »

CIA: coups d'état, manipulation des élections, assassinats...

Ces sales besognes n’ont pas tardé à être révélées, lorsque le sénateur Frank Church a publié une série de rapports connus sous son nom, dans lesquels il dévoile les abus et crimes de la CIA. Il affirme qu’elle a commandité des coups- d’états et manipulé le parcours des élections en Grèce, en Italie, en Indonésie et dans des dizaines d’autres pays.

Il révèle également qu’elle a collaboré avec des trafiquants de drogue en Asie, en Europe et au Moyen Orient et a fourni aux forces sécuritaires de certains pays des instruments de torture et les a entrainés à ses arts. Pour la première fois, les américains découvrent «  la station Saigon », au Vietnam ou la CIA a supervisé l’enlèvement et l’assassinat de dizaines de milliers d’innocents.

 

Jusque dans les années 70, cette agence avait planifié et exécuté des dizaines d’assassinats dans des dizaines de pays de par le monde. D’un ton insolemment ironique, les agents de la CIA avaient nommé ce genre d’opérations de « suicide obligatoire ».

La malédiction de Beyrouth

La malédiction de Beyrouth s’est abattu sur la CIA lorsqu’en 1983, une voiture piégée e explosé à l’ambassade américaine située Ain ElMreyssé, tuant 63 Américains, dont 6 officiers de la CIA.
Six mois plus tard, une autre voiture piégée tue 241 marines américains. Dans le printemps 1984, le dirigeant de la station de la CIA à Beyrouth William Bakley est enlevé avant de succomber à une tuberculose.
« Jamais dans toute son histoire, la CIA n’avait subi des pertes aussi considérables dans un si peu de temps », commente le journaliste américain Christopher Ketcham.

 

En 1987, l’agent de la CIA à Beyrouth Robert Baer conclut dans ses mémoires intitulés « See no evil » que c’est l’Iran qui a exécuté ces attentats. Il constate par la suite que ses conclusions ne sont pas relevées dans le siège général de l’agence en Virginie et en conclut que la Cia est atteinte d’une anémie de l’histoire. Selon lui, les présidents américains ne veulent que des renseignements qui garantissent leur réélection, comparables à celles que le directeur de l’agence Georges Tenet a présenté à Georges Bush en 2003 lorsqu’il a dit que l’Irak détenait des armes de destructions massives qui n’ont jamais été retrouvés.

( A SUIVRE)

As Safir