23-11-2024 10:42 AM Jerusalem Timing

Le mouvement des anti-Wall Street s’amplifie: cap vers le Congrès

Le mouvement des anti-Wall Street s’amplifie: cap vers le Congrès

Premier pays des inégalités, où le Congrès ne s’occupe que des 1% riches, les protestataires voudraient l’amener à ce qu’il parle des 99%.

   Avec le slogan "Reprenons le Capitole", des milliers d'Américains devaient converger mardi vers Washington pour trois jours de manifestations contre les inégalités sociales et pour l'emploi, au "nom des 99%" et aux côtés des anti-Wall Street.

   "Il s'agit de parler des 99% et pas des 1%", a indiqué à l'AFP Renée Asher, une porte-parole du syndicat du service public SEIU, reprenant ainsi le slogan scandé depuis plus de deux mois par les manifestants anticapitalistes pour opposer la masse de la population aux 1% les plus riches.

   "Reprenons le Capitole" regroupe sous l'égide du mouvement de chômeurs American Dream Movement des dizaines d'organisations, associations ou syndicats, nationaux ou locaux, comme US Action, le syndicat de la fonction publique SEIU ou la centrale AFL-CIO.

   Il associe également des centaines de manifestants anticapitalistes des divers mouvements d'occupations, venus des plus grandes villes américaines où ils avaient monté en octobre des campements, aujourd'hui souvent démantelés.

  Trois jours de manifestations diverses sont prévus, mardi au Capitole, siège du Congrès américain, mercredi dans le quartier d'affaires autour de K Street, au cœur de la capitale américaine, jeudi à nouveau devant le Capitole pour faire pression sur les élus.

   "L'inégalité n'a jamais été aussi forte dans ce pays. Nous voulons que le Congrès représente les 99%, pas les 1%, nous voulons qu'il passe des lois au nom des 99%", a ajouté la syndicaliste, qui attend l'arrivée de quelque 3.000 personnes d'endroits divers comme la Floride, la Californie ou le Minnesota.

   Une quinzaine de tentes blanches - le "Camp du Peuple" - ont été déployées lundi sur l'immense esplanade du Mall, dominé par la coupole du Congrès et à quelques centaines de mètres de la Maison Blanche.

   Ici, une "tente de la liberté", là une "tente de l'égalité", plus loin un faux guichet en carton de Bank of America voisinant avec des caricatures de grands patrons.

   La grande confédération syndicale américaine AFL-CIO est également présente mais organise en même temps des dizaines de manifestations au cours des prochains jours dans le pays, a indiqué à l'AFP Jeff Hauser, un de ses porte-parole.

   "Nous ne nous engageons pas pour une semaine, mais chaque jour", a-t-il dit. "Nous allons continuer à nous battre pas seulement à Washington mais partout aux Etats-Unis pour être sûrs que les hommes politiques comprennent qu'ils doivent agir, pour les chômeurs".

   Pour Occupy DC, l'un des derniers gros campements anti-Wall Street à être toujours en place au cœur de la capitale américaine, plus de deux mois après le début du mouvement, "les syndicats sont une parfaite représentation des 99%", a estimé Kelly Canavan, qui s'occupe de la tente "Information" du campement.

   "Nous parlons des travailleurs, de ceux qui luttent pour faire vivre leurs familles, et les syndicats s'associent à notre combat contre les grandes sociétés", a-t-elle ajouté.

   A Washington, pour la première fois à si grande échelle, 31 personnes ont été interpellées dimanche soir après avoir refusé de démanteler une construction en bois "illégale" selon les autorités. La construction a été emportée par la police, qui a néanmoins laissé le campement en place.

   "Le mouvement en est sorti revigoré", a assuré Kelly Canavan, "plus convaincu que jamais". Avant d'ajouter que les protestataires "resteront là indéfiniment, jusqu'à ce que le travail (de changement) soit fait".