La confrérie refuse de participer au conseil consultatif chargé de rédiger la future Constitution de l’Egypte post-Moubarak.
L'armée égyptienne au pouvoir a annoncé ce jeudi avoir chargé un "conseil consultatif" de préparer la procédure de rédaction d'une Constitution, ignorant les appels des Frères musulmans à réserver cette prérogative au Parlement.
La confrérie a annoncé qu'en conséquence elle refusait de participer à ce conseil consultatif.
Ce conseil consultatif de 30 membres, composé d'intellectuels et de personnalités politiques, va discuter d'un projet portant sur la mise en place de l'instance qui sera chargée de rédiger la future loi fondamentale.
Les Frères musulmans ont vivement dénoncé la volonté de l'armée d'utiliser le gouvernement, dont elle a la tutelle, et ce conseil consultatif non-élu pour "marginaliser" le Parlement, chargé notamment de nommer la commission qui rédigera la future Constitution de l'Egypte post-Moubarak.
Flou sur les critères de sélections des membres de l'assemblée constituante
Le général Mokhtar al Moullah, membre du CSFA, a annoncé mercredi à la presse que les 100 sièges de l'assemblée constituante seraient attribués par la nouvelle législature, conformément à la constitution intérimaire, mais a précisé que les "critères" de cette sélection devraient être "négociés au préalable entre le gouvernement, la commission consultative du Conseil militaire et le Parlement", sans donner plus de précision sur ces "critères".
La nouvelle constitution, a poursuivi l'officier, sera en vigueur "de nombreuses années", ses auteurs doivent donc représenter la société tout entière et pas seulement la prochaine majorité parlementaire. Parmi eux doivent figurer des salariés, des responsables politiques ou des syndicalistes, a-t-il estimé.
Ce que les détracteurs des militaires ont interprété comme un moyen de priver les parlementaires du pouvoir de nommer ses membres.
Selon le général Moullah, la nouvelle constitution pourrait entrer en vigueur à la mi-2012, lorsque les militaires devraient remettre le pouvoir aux civils.