23-11-2024 06:42 AM Jerusalem Timing

Libye: première manifestation contre le CNT qui tente de rassurer Benghazi

Libye: première manifestation contre le CNT qui tente de rassurer Benghazi

les manifestants pensent disent que le régime n’a pas changé

Des centaines de Libyens ont manifesté lundi à Benghazi (est) pour dénoncer pour la première fois le fonctionnement du Conseil national de transition (CNT), qui a tenté de rassurer la population en promettant de faire de cette ville la "capitale économique" du pays.
  
"Benghazi, réveille-toi", scandaient les manifestants, reprenant le premier slogan de la révolution, sur la place Al-Chajara (l'arbre) dans le centre de Benghazi qui avait vu les premiers rassemblements contre le régime de l'ancien dirigeant Mouammar Kadhafi le 15 février.
   Le "peuple veut une nouvelle révolution", "le peuple veut faire tomber le conseil de transition", criaient les manifestants qui sont descendus dans la rue, selon eux, pour "corriger le processus de la révolution".
   "Où est l'argent du peuple", "le slogan de la révolution du 17-Février était la transparence. Où elle est, messieurs?", lisait-on sur des pancartes et des banderoles.
  
Abdeljalil n'a pas tardé à réagir, promettant plus de transparence sur les activités et la composition du Conseil et appelant les Libyens à la patience.
   "Le CNT va activer son site internet, donner la liste de ses membres et publier leurs CV et va rendre publiques toutes ses activités", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse.
   "Je veux rassurer les Libyens: avec de la patience, beaucoup de choses vont être réalisées", a-t-il ajouté.
   Peu après, des membres du CNT ont relayé ses propos, en annonçant un rôle futur majeur sur le plan économique pour Benghazi.
   "Benghazi sera la capitale économique de la Libye", a déclaré Abdelrazak al-Aradi, un membre du CNT, ajoutant que des ministères liés à l'activité économique seront délocalisés dans cette ville, située à 1.000 km à l'est de Tripoli.
   M. al-Aradi a indiqué à l'AFP que cette décision avait été prise après les protestations contre le CNT qui ont eu lieu lundi, pour "satisfaire" la population de Benghazi qui se sent "marginalisée et oubliée alors qu'elle a eu le plus grand rôle dans la révolution libyenne".
  
Dans un communiqué, le CNT a expliqué que "Benghazi a accueilli la révolution durant plusieurs mois et a été un des éléments qui ont permis son succès (...) Ainsi, il n'y aura ni marginalisation, ni exclusion et l'avenir économique qui attend cette ville et les autres villes du pays va dépasser toutes les prévisions".
   Le "processus de la révolution est sur la bonne voie", a ajouté le CNT, en promettant transparence, décentralisation, réconciliation et accélération de l'intégration des combattants ex-rebelles dans les institutions de l'Etat.
   Selon M. Abdeljalil, le gouvernement de transition, formé il y a moins d'un mois, s'est investi dans des dossiers jugés prioritaires, comme la réintégration des combattants (ex-rebelles) dans la société et la sécurité.
   "Si ces objectifs sont réalisés dans les 100 prochains jours, ce serait un grand acquis pour les Libyens et le gouvernement", a-t-il estimé.
   Soulignant que le travail du gouvernement et du CNT était perturbé dans certaines villes, il a indiqué qu'un budget serait alloué aux Conseils locaux dans plusieurs régions du pays, affectées par un conflit qui a duré sept mois.
  
Dimanche, l'organisation Human Rights Watch (HRW) avait fait part de sa préoccupation devant un "manque de transparence" des nouvelles autorités libyennes, en particulier au sujet des lois adoptées pendant la période de transition, l'attribuant essentiellement à un manque d'organisation.
   "Abdeljalil doit apporter des réponses à de nombreuses de questions. Le régime n'a pas changé. Ce sont toujours les mêmes qui oppriment et marginalisent les villes", a dénoncé une avocate de Benghazi, Tahani al-Sharif, à un correspondant de l'AFP sur place.
   Selon Mme Sharif, la colère monte depuis que le président du CNT a affirmé que les nouvelles autorités libyennes étaient prêtes à pardonner aux forces de Mouammar Kadhafi qui ont combattu les rebelles pendant le conflit meurtrier ayant provoqué la chute et la mort de Mouammar Kadhafi.