Une Commission d’enquête a dénoncé le 23 novembre un "usage excessif et injustifié de la force" de la part des autorités lors de la répression qui a couté la vie à une quarantaine de manifestants.
Une militante des droits de l'Homme a été menottée, emmenée de force et frappée par la police, après avoir refusé de mettre fin à un sit-in, selon une vidéo mise en ligne vendredi sur YouTube et les déclarations d'un groupe de défense des droits de l'Homme.
Fille du militant emprisonné Abdulhadi al-Khawaja, Zainab al-Khawaja a été arrêtée mardi et se trouvait toujours en détention vendredi, a indiqué dans un communiqué le centre bahreïni (BCHR) pour les droits de l'Homme, en exigeant "sa libération".
La militante de 27 ans participait à une manifestation sur une route conduisant à la capitale Manama, où des actions de contestation sporadiques se sont multipliées.
BCHR a affirmé que les forces de sécurité avaient tiré des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes pour disperser le rassemblement de plusieurs centaines de personnes, tandis que Khawaja et d'autres femmes observaient un sit-in à un rond-point.
Les autres femmes ont quitté les lieux à l'approche des forces de sécurité, mais pas la militante, qui est restée au milieu du rond-point.
La vidéo, visible sur le site YouTube (http://www.youtube.com/watchlist=UUcSY6YknBIQupmCrjn05BgQ&feature=player_detailpage&v=i3Zdk98x9TM), montre Khawaja menottée par une policière, puis une autre policière l'agrippe violemment, avant qu'elles ne la tirent toutes les deux sur le sol vers un véhicule de police.
Toujours sur les images, on voit l'une des policières donner un coup à la poitrine à Khawaja, connue sur Twitter comme "Angry Arabiya" et dont le mari est aussi emprisonné, alors qu'elle est allongée sur le trottoir.
Une autre femme, Massouma al-Sayed, a été interpellée lors d'un autre sit-in près d'un centre commercial sur la même route, a indiqué le BCHR.
Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur a indiqué les deux femmes avaient été arrêtées parce qu'elles refusaient de mettre fin à leurs actions "illégales" et qu'elles seraient présentées devant le ministère public.
Une Commission d'enquête a dénoncé le 23 novembre un "usage excessif et injustifié de la force" de la part des autorités lors de la répression qui a couté la vie à une quarantaine de manifestants.
Parmi les civils morts, cinq sont décédés sous la torture, selon cette commission.