Pour parvenir a sa fin, il fait tout pour séduire le lobby sioniste, jusqu’à dire que le peuple palestinien est inventé!

Newt Gingrich, nouveau favori de la course pour affronter Barack Obama en 2012, se veut le penseur du parti républicain, mais sa carrière en dents de scie en fait un candidat improbable pour la Maison Blanche.
  

A 68 ans, cet homme rond à la chevelure blanche bien fournie "a cinq idées par jour avant le petit-déjeuner", dit de lui un de ses conseillers, interrogé par le magazine Esquire.
  

Diplômé d'histoire, Newt Gingrich a produit livres et documentaires aux titres ronflants comme "Les neuf jours qui ont changé le monde" ou "La redécouverte de Dieu en Amérique". Ses détracteurs l'accusent d'être un pseudo-intellectuel qui parle plus vite que son ombre, comme lorsqu'il a affirmé début décembre que les Palestiniens étaient un peuple "inventé". Sa vieille idée d'exploiter les ressources minières de la Lune lui vaut les quolibets de certains de ses six rivaux pour l'investiture républicaine.
 Mais dans un pays traumatisé par la crise et la hantise de perdre son statut d'unique superpuissance, la perspective d'un président aux idées iconoclastes qui dénonce l'Etat-providence séduit certains républicains face au terne Mitt Romney, incarnation de l'establishment.
  

L'arrivée de Newt Gingrich au sommet des sondages à l'approche du coup d'envoi des primaires le 3 janvier tient déjà du miracle, après un début de campagne désastreux qui a vu démissionner une bonne partie de son équipe dénonçant son dilettantisme. L'intéressé pense en tout cas que son heure est venue.
  

Né le 17 juin 1943 à Harrisburg, la capitale de la Pennsylvanie (est), Newton Leroy McPherson a pris le nom de son beau-père, Bob Gingrich, un officier de l'armée américaine stationné après la guerre en France et en Allemagne.
C'est d'ailleurs en visitant le champ de bataille de Verdun à l'âge de 15 ans que Newt Gingrich affirme avoir contracté le virus de la politique. Jeune professeur, il stupéfie ses collègues par sa détermination à être élu au Congrès.
C'est chose faite à la troisième tentative en 1978, quand il remporte l'élection à la Chambre des représentants dans une circonscription d'Atlanta (Géorgie, sud). Il adopte résolument les positions des ultraconservateurs en dépit de rumeurs d'infidélité. 
   
 

La bête noire de Clinton
 

Prêt à tout pour s'emparer du perchoir, il monte une campagne contre le président de la Chambre, Jim Wright, acculé à la démission en 1989 pour avoir omis de déclarer les revenus d'un livre. Mais Newt Gingrich ne parvient à ses fins qu'en 1994, lorsque son "contrat pour l'Amérique", un programme de réformes tous azimuts, donne la victoire aux républicains aux législatives.
  

Le nouveau président de la Chambre incarne une opposition radicale au président démocrate Bill Clinton, qui se traduit par une paralysie de l'Etat fédéral, les républicains refusant de voter le budget. Mais l'atmosphère de crise permanente vaut une défaite retentissante aux républicains et force Newt Gingrich, rattrapé à son tour par une affaire de revenus non déclarés, à abandonner le perchoir en 1998.
  

A l'approche du scrutin de novembre 2012, le souvenir de la période 1994-8 risque d'aliéner bon nombre d'électeurs.
A gauche, Newt Gingrich risque d'effrayer l'électeur centriste avec certains points de son programme, comme sa proposition d'obliger les enfants des quartiers défavorisés à travailler à temps partiel comme concierges.
A droite, ses trois mariages passent mal auprès de l'électorat évangélique, même si l'histoire selon laquelle il aurait négocié un divorce avec sa première femme alors que cette dernière se battait à l'hôpital contre le cancer semble grossie par ses adversaires.
  

Côté argent, Newt Gingrich -- dont se méfient aussi les caciques du Parti républicain -- est mis en cause pour avoir touché 1,6 million de dollars de Freddie Mac, le géant du financement immobilier renfloué à coups de milliards par l'Etat au plus fort de la crise de 2008. L'intéressé assure qu'il n'a fait que facturer "des conseils stratégiques" à l'entreprise.
  

A gauche comme à droite, beaucoup d'Américains se demandent pourquoi Newt Gingrich a une ligne de crédit de 500.000 dollars chez le bijoutier Tiffany's.