Les élus ont adopté cet énorme projet de loi budgétaire de 662 milliards de dollars
Le Sénat américain a adopté jeudi un projet de loi de finances du Pentagone, déjà approuvé à la Chambre des représentants, comprenant des dispositions pour geler l'aide au Pakistan et imposant de nouvelles sanctions contre l'Iran.
Les élus ont adopté cet énorme projet de loi budgétaire de 662 milliards de dollars par 86 voix pour et 13 contre. Il doit maintenant être envoyé au président Barack Obama pour promulgation.
Le texte, un compromis entre les versions du Sénat et de la Chambre, précise notamment que près de 700 millions de dollars d'aide au Pakistan seront gelés si Islamabad de donne pas des assurances qu'il a pris des mesures pour faire cesser les attentats contre les forces américaines en Afghanistan.
Le gel des fonds concerne une grande partie des quelque 1,1 milliard de dollars d'aide au Pakistan destinés à la lutte contre les extrémistes islamistes.
Un peu plus tôt jeudi, le Pakistan a réagi à l'initiative du Congrès. "Nous pensons que l'action du Congrès américain n'est pas fondée sur les faits (...) donc les conclusions erronées sont inévitables", a dit le ministre pakistanais des Affaires étrangères Abdul Basit.
Ce nouveau sujet de discorde intervient alors que les relations entre les deux pays sont déjà tendues, après la mort le mois dernier de 24 soldats pakistanais tués dans un raid aérien par des forces de l'Otan conduites par les Etats-Unis.
Par ailleurs, une autre disposition de la loi de finances vise la Banque centrale d'Iran dans le but de contraindre Téhéran à abandonner son programme nucléaire. Elle prévoit d'autoriser le président Obama à geler les avoirs de toute institution financière étrangère qui commercerait avec la banque centrale iranienne dans le secteur du pétrole.
Les Occidentaux accusent l'Iran de poursuivre un programme nucléaire militaire, ce que Téhéran dément.
En outre, le texte impose que les suspects affiliés à Al-Qaïda, qui complotent ou conduisent des attentats contre les Etats-Unis, soient déférés devant la justice militaire et non de droit commun. Le président des Etats-Unis dispose toutefois de la possibilité de déroger à cette disposition.
Cette mesure ne concerne pas les citoyens américains, mais laisse à la Cour Suprême ou aux futurs présidents le soin de décider si les Américains qui ont eu des activités liées à Al-Qaïda peuvent être détenus indéfiniment sans procès ou non.
Les dispositions sur les suspects avaient été critiquées par l'administration du président Barack Obama. Mais celle-ci a levé mercredi sa menace d'opposer un veto à la loi budgétaire, disant se satisfaire de modifications sur l'encadrement des suspects de terrorisme.
Le sénateur démocrate Carl Levin, président de la commission de la Défense, a répondu aux critiques persistantes au sujet de la mesure sur les suspects de terrorisme en affirmant qu'elle n'instaurait aucune "nouvelle autorité pour arrêter des citoyens américains - ou n'importe qui d'autre".
Dix ans après le 11-Septembre, nombre d'élus du Congrès, républicains en tête, souhaitaient un texte susceptible de répondre à la menace terroriste contre Washington qui continue d'évoluer.