07-06-2025 03:06 AM Jerusalem Timing

3ème jour consécutif : poursuite des affrontements au Caire

3ème jour consécutif : poursuite des affrontements au Caire

Les raisons du déferlement des violences sont inconnues.

  Pour le troisième jour consécutif, les affrontements se sont poursuivis ce dimanche dans le centre du Caire entre forces de l'ordre et manifestants anti-armée, qui ont fait dix morts et près de 500 blessés, ont constaté des journalistes de l'AFP.
  

A coups de pierres et de morceaux de métal, les violences se déroulaient de part et d'autre d'un mur en béton érigé par les forces de l'ordre sur une grande avenue conduisant de la place Tahrir, haut lieu de la contestation, au siège du gouvernement, où la confrontation avait débuté vendredi matin.
Ce dimanche des centaines des forces de l’ordre ont pris d’assaut les tentes dressées dans la place Tahrir, à proximité du bâtiment de l’Institut d’Egypte et les ont brûlées, selon le journal égyptien « AlYaoum AsSabe’ » (Le septième jour).
Samedi, ce bâtiment qui comporte des vestiges historiques égyptiens a été incendié. Selon le secrétaire général de l’institut, l’ensemble des 200 mille manuscrits et des objets datant de 1798  ont été détruits.
Une source responsable a déclaré au journal AlAhram que le feu y a été déclaré lorsque des voyous ont ouvert le feu contre les forces armées, et jeté des cocktails Molotov.
 Un autre incendie a détruit 70% d’un autre bâtiment appartenant à l’organisme des routes.

Les raisons de ce déferlement de violence ne sont pas encore élucidées. Selon le quotidien « AlMasri AlYaoum », (l’Egyptien d’aujourd’hui), plusieurs versions subsistent. La première racontée par les manifestants dit qu’elle a été déclenchée lorsque l’armée a capturé l’un des leurs. La seconde, également racontée par des manifestants dit que l’armée ripostait après qu’ils ont arrêté un officier qui se promenait en civil parmi eux pour collecter des informations. Ce dimanche encore, les manifestants ont annoncé avoir capturé un deuxième soldat de l’armée.

Selon « AlYaoum Assabe’ », les manifestants ont également attrapé un homme qui jetait des pierres contre eux, du haut d’un bâtiment officiel, et l’ont roué de coups avant de le livrer aux forces armées. 

Dans un communiqué, le Conseil suprême des forces armées (CSFA) a écrit qu’il ne visait nullement les révolutionnaires mais pourchassait des voyous qui ont tiré sur l’armée et ouvert le feu contre des bâtiments officiels.
Pour sa part le Premier ministre Kamal AlGanzouri a déclaré que ce qui se passait dans la place Tahrir était une tentative de faire avorter la révolution, niant que l’armée a tiré des balles réelles contre les protestataires. Selon lui, les tirs de balle provenaient de l’intérieur des manifestations.
Ces propos vont à l’encontre de ceux de l’Association nationale de changement qui a accusé le CSFA de recourir à des procédés « féroces » avec les manifestants et lui a imputé la responsabilité de l’effusion de sang .  
  

Ces violences sont les plus graves depuis les affrontements similaires qui avaient fait 42 morts, principalement au Caire, le 28 novembre quelques jours avant le début des premières législatives depuis la chute de Hosni Moubarak en février, chassé sous la pression de la rue.
Le ministère de la Santé a annoncé samedi soir un bilan de 10 morts et près de 500 blessés depuis vendredi.
Le parquet a ordonné le maintien en détention pour quatre jours de 17 personnes arrêtées samedi.