Ankara a également gelé sa coopération politique et militaire avec Paris, en riposte à un vote pénalisation la négation du "génocide arménien".
L'ambassadeur de Turquie à Paris, Tahsin Burcuoglu, a quitté la France vendredi matin au lendemain du gel par Ankara de sa coopération politique et militaire avec Paris, a indiqué le porte-parole de la représentation diplomatique Engin Solakoglu.
"L'ambassadeur est rentré pour consultations. Il a pris avec sa famille le vol de 07H40", 06H40 GMT, et sera en Turquie dans l'après-midi, a déclaré M. Solakoglu, au lendemain de l'adoption par l'Assemblée nationale française d'une proposition de loi pénalisant la négation du « génocide arménien ».
Annulation des activités militaires entre les deux pays
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a ordonné jeudi la suspension des visites bilatérales, le rappel pour consultations de l'ambassadeur de Turquie en France et ajouté que "les exercices militaires communs avec la France et toutes les activités militaires avec ce pays avaient été annulés" pour protester contre l'adoption de ce texte.
Paris appelle Ankara à ne pas surréagir
Paris "regrette" les décisions de la Turquie, a déclaré dans la soirée le chef de la diplomatie française Alain Juppé, appelant Ankara à ne pas "surréagir".
Malgré les nombreux avertissements d'Ankara qui a dépêché plusieurs délégations à Paris, les députés français ont voté jeudi une proposition de loi pénalisant d'un an de prison et 45.000 euros d'amende la négation d'un génocide reconnu par la loi, comme l'est depuis 2001 en France le « génocide arménien » de
1915.
La Turquie reconnaît que jusqu'à 500.000 Arméniens sont morts pendant des combats et leur déportation, mais non pas par une volonté d'extermination.
Pour entrer en vigueur, la proposition de loi devra cependant aussi être adoptée par le Sénat, ce qui pourrait prendre plusieurs mois.