Jeudi, le Premier ministre Yousuf Raza Gilani avait dénoncé les "complots" visant à faire chuter son gouvernement
Le chef d'état-major de l'armée pakistanaise, le général Ashfaq Kayani, a fermement démenti vendredi dans un communiqué les rumeurs évoquant un coup d'Etat militaire imminent.
La veille, le Premier ministre Yousuf Raza Gilani avait dénoncé les "complots" visant à faire chuter son gouvernement, mis en difficulté par une affaire de mémo diplomatique présumé envoyé aux Etats-Unis, et haussé le ton vis-à-vis de l'armée, qu'il a sommée de rester subordonnée au gouvernement.
Interrogé lors d'une visite à ses troupes dans le nord-ouest du pays, le général Kayani, considéré comme l'homme le plus puissant du pays, a "répété que l'armée pakistanaise continuait de soutenir le processus démocratique dans le pays" et était "pleinement consciente de ses obligations et responsabilités", indique le communiqué diffusé par ses services.
"Il a fermement démenti les spéculations évoquant un coup d'Etat militaire, qu'il a jugées fausses et instrumentalisées pour détourner l'attention des vrais sujets" qui concernent le pays, ajoute-t-il.
L'affaire du mémo, ou "mémogate", a fait monter la tension entre l'armée et le gouvernement.
Le pouvoir civil y est accusé d'avoir, en mai dernier, fait passer aux Etats-Unis un mémo secret leur demandant de l'aide pour empêcher un possible coup d'Etat de l'armée, une grave accusation dans un pays arc-bouté sur sa souveraineté et très anti-américain.
L'affaire menace le président Asif Ali Zardari, accusé par l'un des principaux protagonistes de l'affaire d'être l'auteur du mémo, et nourrit depuis plusieurs semaines les rumeurs de coup d'Etat ou de démission.
Vendredi également, le président de la Cour suprême, chargée de se prononcer sur cette affaire, avait lui aussi assuré qu'aucun coup d'Etat imminent n'était à craindre.
La pression pourrait toutefois s'accroître sur M. Zardari si la Cour suprême, qui doit à nouveau se pencher sur cette affaire le 27 décembre, décidait d'enquêter sur le "mémogate".
Nombre d'observateurs soupçonnent l'armée, qui plaide pour que toute la lumière soit faite sur cette affaire, de vouloir en profiter pour pousser M. Zardari vers la sortie.
Les prochaines élections législatives ne sont pas prévues avant février 2013, mais l'opposition réclame un scrutin anticipé.