C’est l’avis du président tunisien actuel.
Le nouveau président tunisien Moncef Marzouki a averti vendredi que son pays risquait un "suicide collectif" si les grèves et troubles sociaux qui secouent l'économie depuis environ un an se poursuivaient.
"Si la machine économique tarde à reprendre rapidement, le pays va droit au suicide collectif. Une contre-révolution ou une révolution dans les régions marginalisées plongerait le pays dans une anarchie," a-t-il précisé dans un discours aux chefs d'entreprises réunis au siège de l'Union tunisienne pour l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica).
M. Marzouki, ancien opposant au régime déchu de Ben Ali, chassé du pouvoir en janvier à la suite d'un soulèvement populaire parti de régions défavorisées, a dit "comprendre les motifs de ces grèves et de ces revendications".
"Je leur demande de ne pas être responsables d'une telle catastrophe et de ne pas faire couler le bateau qui nous transporte ensemble car ils sont en train de s'égorger et d'égorger la Tunisie," a-t-il lancé à l'adresse des grévistes et protestataires.
Les grèves et les mouvements revendicatifs ont poussé des investisseurs étrangers à mettre fin à leurs activités dans le pays comme le groupe japonais Yazaki, un des principaux fabricants de câbles automobiles dans le monde, qui a fermé mardi définitivement une de ses usines dans le centre-ouest tunisien.
Le président avait appelé au début du mois les partenaires sociaux à une "trêve sociale", visiblement sans grand succès.
"Je m'adresse à vous pour vous demander de lever ces barricades sur les routes et d'arrêter ces grèves afin d'échapper à une tragédie. Aucun Etat ne peut accepter le suicide", a dit M. Marzouki souhaitant ne pas "avoir à appliquer la force de la loi si le dialogue échouait".