La Haut commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, s’est inquiétée de l’intensification "alarmante" de la répression contre la révolte populaire en Libye qui a peut être fait "des milliers de tués et blessés".
La Haut commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Navi Pillay s'est inquiétée vendredi de l'intensification "alarmante" de la répression contre la révolte populaire en Libye qui a peutêtre fait "des milliers de tués et blessés".
"Selon certaines sources, des milliers de personnes ont été blessées ou tuées", a expliqué Mme Pillay en ouvrant la session extraordinaire du Conseil des droits de l'homme de l'ONU consacrée à la situation en Libye.
Elle a également fait état de "tueries de masse, d'arrestation arbitraire, de détention et tortures de manifestants".
Les 47 membres du Conseil doivent se prononcer en fin de journée sur un projet de résolution réclamant la suspension de Tripoli de l'organisation dont la Libye est membre depuis mai 2010.
Devant le Conseil, Mme Pillay s'est dite particulièrement préoccupée par les informations arrivant de Libye.
"Des images que l'on n'arrive pas à vérifier font état de la création de fosses communes à Tripoli", a-t-elle expliqué.
"Des soldats arrêtent les ambulances ce qui fait que les blessés et tués sont laissés dans la rue", a-t-elle poursuivi.
"Les attaques massives et systématiques contre la population peuvent être assimilées à des crimes contre l'humanité", a insisté l'ancienne juge sud-africaine.
Mme Pillay a pointé du doigt la responsabilité directe du régime du leader libyen Moummar Kadhafi dans cette situation qui est, selon elle, "le résultat direct du mépris total pour les droits et la liberté des Libyens qui a marqué près de quatre décennies de pouvoir du régime actuel".
Elle a appelé Tripoli à "mettre un terme à la violence immédiatement", martelant que la Libye en tant que membre du Conseil était tenue de respecter les lois internationales en matière de droits de l'homme.
Le discours de Mme Pillay a été largement soutenu par les membres du Conseil, dont l'ambassadeur de Hongrie parlant au nom de l'Union européenne, le groupe arabe ou encore l'Organisation de la conférence islamique.
"Le Conseil ne peut rester silencieux face aux évènements choquants qui ont lieu en Libye", a insisté l'ambassadeur hongrois alors que l'UE est à l'origine de la session extraordinaire du Conseil qui se penche pour la première fois sur la situation d'un de ces membres.
Le projet de résolution proposé par les Européens condamne les "violations majeures et systématiques" des droits de l'homme commises dans le pays et réclame en conséquence la suspension de la Libye du Conseil.
Il demande également qu'une commission d'enquête indépendante conduite par l'ONU se rende sur le terrain pour recenser ces violences qui pourraient être cataloguées comme "des crimes contre l'humanité".
Parmi les pays arabes, le Pakistan au nom de l'OCI a paru soutenir le texte, appelant Tripoli à "cesser les violences contre des populations innocentes".
Le groupe arabe a poursuivi en dénonçant des "crimes inacceptables et non justifiés" avec des armes réelles et le recours à des mercenaires.