Recrutement, profilage psychologique, interrogatoires, examens théoriques, épreuves pratiques, code secret, déploiement et "Plan Capture", entrée officielle au Mossad.
A. RECRUTEMENT
Le Bureau ("Hamisrad") a ouvert depuis quelques années un site internet qui permet de déposer sa candidature, cependant, aucun analyste ou personnel «combattant» n’est recruté via le Net.
C'est la "Melukah", Division chargée du profilage, qui fait le premier pas vers une recrue potentielle. Ayant accès aux dossiers militaires, la Melukah peut déterminer le profil qu’elle recherche et faire subir à ses candidats des concours de présélection maquillés en exercices militaires. Pour le travail au QG, sont ciblées en priorité les ingénieurs et scientifiques qualifiés. Seules constantes du recrutement : la citoyenneté israélienne et la judéité. La recrue ne peut fréquenter un non israélien qu'après autorisation. Le service ne recrute pas de personnes dans les cas où l’ennemi pourrait se servir de zones d'ombre les concernant comme outil de chantage.
B. PROFILAGE PSYCHOLOGIQUE
B1. Les évaluations psychologiques font un premier tri. Pas de réponse "juste". La recrue est-elle rêveuse? Franche et directe? Cherche-t-elle à plaire à l’examinateur? Plus la réponse est complexe, plus elle est sujet au mensonge, moins elle est fiable.
B2. S'ensuit une batterie d’interrogatoires imposée à la recrue :
a) sa vision du monde
b) sa situation financière
c) sa vision d’Israël (une remise en question du sionisme étant fatale)
d) son opinion sur les conflits au Moyen Orient
e) sa relation avec le sexe opposé (tout rapport conflictuel ruinant une candidature)
f) ses projets d’avenir
g) ses opinions politiques et sociales
h) sa relation avec les parents (tout mauvais rapport avec la parenté du même sexe indiquant un rejet de l’autorité supérieure).
B3. Des séances de détecteur de mensonges et une enquête auprès des proches de la recrue accompagnent ces questionnaires.
C. EXAMENS THEORIQUES
Si l'agent passe l'étape B, il est envoyé à l'académie du Bureau où il hérite d’un pseudonyme qui restera son seul code au sein du Mossad. Aucun agent ne connaît ni le vrai nom ni la situation personnelle de ses collègues, pour éviter qu’un officier capturé ne révèle des informations sur les employés du service. La Division de Sécurité Intérieure du Mossad procède à de régulières évaluations des risques et juge des mesures à prendre au cas par cas.
Durant la durée de ces examens, tout ce que le candidat écrit ou consulte sera envoyé au service psychologique de l'Institut pour qu'il cerne les faiblesses et qualités du candidat.
- Avant chaque opération, un agent reçoit son ordre de mission ou «pakam» qui comprend : dates, lieux et objectifs de l'opération; la logistique disponible dans le pays de base (non-hostile) ou le pays-cible (hostile) ; les sommes allouées pour l'opération ; les situations fâcheuses pouvant résulter de l’opération, et les réactions attendues de l’agent; e) les cotisations de retraite et le soutien financier à la famille en cas de décès.
- Sur le théâtre d'opérations, l'agent a pour premier réflexe de joindre son contrôleur (agissant sous couvert diplomatique) pour a) lui remettre son ordre de mission et le passeport avec lequel il a voyagé depuis « Israël » ; b) recevoir de l'argent, une nouvelle identité et son matériel de travail.
Le "pakam" dûment signé par les 2 partis, comme un contrat, la mission peut commencer.
D. EPREUVES PRATIQUES
- Les premières évaluations pratiques portent sur les "couvertures" des agents. Invitée dans un lieu sécurisé en ville, la recrue doit se bâtir une identité crédible en 15 minutes avant d'être testée par des experts du Shabak.
- Le Bureau lui créée une identité factice basée sur une autobiographie rédigée par la recrue.
- Au cours des stages en extérieur (en zone habitée en « Israël»), les agents apprennent à créer et placer des explosifs ou à neutraliser des charges ennemies.
- Les informations collectées doivent être transférées par l'Agent vers la Base.
E. DEPLOIEMENT ET CAPTURE
- La recrue est ensuite envoyée à l'étranger pour un ultime examen, cette fois, en situation. Le Mossad y teste le candidat, bloquant à escient ses cartes de crédit, annulant un vol à la dernière minute, simulant des altercations violentes avec des résidents locaux, coupant les contacts avec lui sans crier gare; à l'agent de s'adapter et de prouver son indépendance sur le terrain.
Puis le dossier de l’aspirant part pour le quartier-général, où il est une nouvelle fois évalué par une commission secrète. Si le verdict est positif, la recrue devient officiellement employée du Mossad, 18 mois après y être entré.
Source: Yerouchalmi, sionisme et tradition; adaptation Yerouchalmi www.drzz.info et
leur consultant renseignement, Michael Ross, ex-agent du Mossad