Les perquisitions contre les ONG font courir à l’Egypte le risque de perdre quelque 1,5 milliard de dollars d’aide militaire américaine.
Le secrétaire américain à la guerre, Leon Panetta, a fait part de sa "profonde inquiétude" vendredi au numéro un égyptien Hussein Tantaoui, à propos des perquisitions visant des organisations non gouvernementales (ONG) au Caire, a rapporté le Pentagone.
Dans un communiqué, le porte-parole du ministère, George Little, a précisé que Panetta avait aussi salué "la prompte décision" du maréchal Tantaoui, chef d'Etat de fait depuis la démission d'Hosni Moubarak, de mettre fin à ces opérations et de faciliter les activités des ONG en Egypte.
"Après les deux phases réussies des élections législatives, le secrétaire (à la Défense) a souligné qu'il était fondamental que l'Egypte avance sur la voie d'une transition démocratique", a poursuivi Little.
Panetta "a réaffirmé l'importance de la relation égypto-américaine en matière de sécurité", selon son porte-parole.
Le ministre "a clairement indiqué que les Etats-Unis restent engagés en faveur de leur partenariat stratégique et se tiennent prêts à coopérer avec l'Egypte", a-t-il ajouté.
Auparavant, le département d'Etat avait annoncé que l'Egypte avait assuré aux Etats-Unis qu'elle allait mettre un terme aux perquisitions et rendre le matériel saisi lors des opérations menées jeudi au Caire.
Les locaux d'une dizaine d'ONG, dont des organisations américaines, ont été perquisitionnés dans le cadre d'une enquête sur des "financements étrangers illicites".
L'ambassadrice américaine au Caire, Anne Patterson, a évoqué ces raids vendredi avec des dirigeants égyptiens, dont des membres du Conseil suprême des forces armées, a indiqué à Washington la porte-parole du département d'Etat, Victoria Nuland.
"L'ambassadrice a reçu des dirigeants égyptiens la garantie que ces perquisitions allaient cesser et que le matériel saisi serait immédiatement rendu", a-t-elle ajouté dans un courrier électronique.
Les perquisitions contre les ONG font courir à l'Egypte le risque de perdre quelque 1,5 milliard de dollars d'aide militaire américaine, a laissé entendre Nuland, en référence à une loi votée au Congrès liant l'aide de Washington aux « avancées démocratiques » en Egypte.
L'avertissement est également venu du président de la commission du Sénat chargée d'attribuer les fonds américains, Patrick Leahy.
"Des actions comme (ces perquisitions) sont une des raisons pour lesquelles ma commission (...) a refusé de signer un chèque en blanc concernant l'aide à l'armée égyptienne", a-t-il déclaré dans un communiqué.