Moubarak présenté comme un "tyran" par le procureur.
Les membres des familles des martyrs de la révolution du 25 janvier ont menacé d’exécuter eux-mêmes le président égyptien déchu, ses deux fils ainsi que ses six conseillers.
Les familles rassemblées autour du tribunal, installé dans une école de police de la périphérie du Caire, se sont dits très déçus de l’atermoiement et le report continu des séances de jugement du président déchu, a rapporté l’agence égyptienne Mena.
« Si le tribunal présidé par le juge Ahmad Refaat ne décrète pas la peine de mort contre Moubarak et ses sbires, nous allons les tuer pour la paix des martyrs », ont déclaré les proches des martyrs.
Notons que le président de la Cour, Ahmed Refaat, a ajourné le procès à mercredi, où l'accusation doit poursuivre ses arguments jusqu'à jeudi.
Moubarak présenté comme un "tyran" par le procureur
Lors de son procès de mardi, le président égyptien déchu a été décrit comme un "dirigeant tyrannique" par le procureur.
L'ancien chef d'Etat, qui a régné pendant trois décennies sur l'Egypte, était "un dirigeant tyrannique qui a cherché à céder le pouvoir à son fils cadet Gamal", a déclaré le procureur Moustafa Souleimane.
M. Moubarak "a répandu la corruption, ouvert la porte à ses amis et ses proches, et a ruiné le pays sans rendre de comptes", a-t-il poursuivi devant la cour.
Moubarak, 83 ans, en détention préventive dans un hôpital militaire de la banlieue du Caire, a une nouvelle fois comparu allongé sur une civière.
Son procès a repris le 28 décembre dernier, après trois mois d'interruption.
Le raïs déchu est jugé dans le cadre de la répression du soulèvement populaire contre son régime début 2011, qui a fait officiellement quelque 850 morts.
La cour dit chercher notamment à établir s'il a donné l'ordre de tirer sur la foule durant les événements. Il est passible de la peine de mort s'il est reconnu coupable.
Les témoignages de policiers recueillis publiquement à l'audience jusqu'à présent ont été globalement favorables à l'ancien chef d'Etat, laissant entendre qu'il n'y avait pas eu d'ordres de sa part pour ouvrir le feu sur des manifestants.
L'ancien ministre de l'Intérieur Habib el-Adli et six de ses conseillers sont jugés en même temps que Moubarak pour ces accusations.
Moubarak est également inculpé de corruption, des accusations qui visent aussi ses fils Alaa et Gamal, jugés en même temps.