Grande victoire des islamistes mais pas de réels changements prévus
La coalition majoritaire au Maroc a formé un nouveau gouvernement mardi, dans lequel les principaux ministères vont aux islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD).
C'est le parti qui a remporté le plus de sièges aux élections parlementaires du 25 novembre, dans la foulée de la victoire d'autres partis islamistes en Afrique du Nord après les soulèvements du « printemps arabe ».
Mais cette victoire ne veut pas dire que le premier ministre Abdelilah Benkirane devrait changer la politique du royaume.
En effet, il s'est allié à trois autres partis proches du palais, et le roi Mohammed VI a toujours un droit de veto sur la plupart des décisions.
Le Maroc a été ébranlé l'an dernier par des manifestations pro-démocratie appelant à plus de liberté et à la fin de la corruption. Le roi a répondu en amendant la constitution afin d'accorder plus de pouvoirs au premier ministre et au Parlement, et en organisant des élections anticipées.
Mais, selon l'analyste politique Boubakr Jemai, il s'agit d'un signe de l'affaiblissement de la volonté réformiste du nouveau gouvernement.
"C'est une défaite majeure pour le PJD; c'est le dernier signe que le PJD n'est pas sérieux dans sa volonté affichée de faire face aux vrais problèmes du gouvernement ».
Et d'estimer: « Vous ne pouvez pas dire que vous contrôlez le gouvernement si vous ne contrôlez pas certains ministères importants. »